Sous la pluie, mais motivés, une quinzaine d’enfants ont dévalé la rue Kennedy de Differdange, ce dimanche après-midi, à bord de leurs caisses à savon, soutenus par leurs parents tout aussi investis.
En ce dimanche après-midi morose, gris et pluvieux, quelques éclaircies illuminent malgré tout le centre-ville de Differdange grâce à la traditionnelle course de caisses à savon.
Du haut de la rue John-F.-Kennedy dévalent, plus au moins rapidement, des quatre roues miniatures aux couleurs vives, sous les applaudissements du public mouillé, mais présent.
Pour cette 19e édition de l’événement organisée par la maison des Jeunes de Differdange, avec le soutien de la commune, une quinzaine d’enfants, jusqu’à 15 ans, s’affrontent sur trois épreuves : slalom, contre-la-montre et deux contre deux.
Au micro, Tim, éducateur, donne de la voix afin d’animer la course et de faire oublier le mauvais temps. «Nous avons un peu de malchance avec le temps, mais on fait notre course comme tous les ans et les enfants sont contents», positive-t-il.

Sur la ligne de départ, on peut deviner les sourires sous les casques des jeunes, voire très jeunes, pilotes avant de se lancer. Rocco, 6 ans, est le plus jeune, mais n’a pas froid aux yeux au volant de «Bushy», son bolide jaune et vert.
«Nous étions venus l’année dernière et il avait trouvé ça cool, donc on a voulu y participer», raconte son père Tim qui, comme les autres parents au bord du circuit, participe pleinement à la course.
Une écurie père-fils «Fast and Furious»
Bien que «fou des voitures», Rocco a naturellement dû compter sur son père afin de construire sa caisse à savon en quelques jours. Tim, qui a plutôt la moto dans les gênes, a néanmoins un œil avisé sur les performances de sa création, «Bushy».
«Pour la prochaine fois, il faudra faire quelques améliorations au niveau de la direction afin que le volant soit plus sensible», annonce-t-il, aussi motivé que son fils pour rééditer l’expérience.
Sur la grille de départ, on aperçoit quelques scènes parfois dignes de la Formule 1. Tandis que certains enfants prennent les derniers conseils de leurs parents, mués dans la peau de coachs, d’autres pilotes sont alimentés en frites ou en bonbons directement dans leur monoplace.

Parmi les concurrents, Lukas, 8 ans, et son père Carlos sont ceux qui ressemblent le plus à une écurie. Le premier porte un t-shirt «Fast and furious» et le second a également le nom de cette série de films d’action floqué sur le dos de sa veste.
Leur voiture, montée en six mois, fait aussi référence à l’univers porté par Vin Diesel. «Lukas est fan des Fast and Furious et il voulait que je lui fasse la Toyota Supra orange comme dans le premier film», explique Carlos, qui partage cette passion. Ce dernier participe occasionnellement à des courses loisirs avec sa BMW pendant que son fils commence, lui, à découvrir le karting.
Un championnat voué à s’agrandir ?
Cette année, la traditionnelle course a évolué en se muant, pour la première fois, en un championnat national de caisses à savon. La veille, samedi, la première journée de compétition avait eu lieu à Junglinster, également organisée par la maison des Jeunes.
«On s’est mis ensemble afin de faire comme un championnat. Un peu comme en Formule 1, les premiers de là-bas et ceux d’ici vont recevoir des points et remporteront une coupe avec un petit prix», précise Tim, à la baguette de la deuxième journée à Differdange.
À noter que les participants avaient le choix de participer ou non aux deux courses dont les formats sont identiques. Certains ont fait les deux, tel Félix, qui a terminé premier dans sa catégorie à Junglinster au volant de sa caisse semblable au modèle de Max Verstappen, quadruple champion du monde de F1. «C’est son grand-père Gilles qui lui a construit sa voiture», sourit Bastien, son père.
Ce dernier, venu d’un village près de Mersch, se dit séduit par l’événement : «J’ai parlé un peu avec les organisateurs pour savoir comment ils font et pourquoi ne pas le faire dans nos villages ?» L’éducateur differdangeois annonce d’ailleurs : «L’on a discuté avec Bissen et peut-être que d’autres maisons de Jeunes participeront au championnat à l’avenir». En attendant, la 20e édition se profile déjà à l’horizon pour l’an prochain, «peut-être avec quelque chose de spécial», glisse Tim, sans en dévoiler davantage.