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Employés du TICE : «Nous avons l’impression de ne pas être entendus»


La manifestation doit ouvrir des portes et non les fermer, assure président de la délégation du personnel du TICE, qui est prêt à écrire un nouveau chapitre de coopération. (Photo : claude lenert)

Un piquet de protestation a eu lieu vendredi devant le siège social du TICE. Représentants syndicaux de la FGFC et salariés exhortent leur nouvelle direction à dialoguer avec eux.

Sifflets et klaxons de bus ont retenti fort vendredi devant le siège social du TICE, où un piquet de protestation s’est tenu. Annoncé dès le mois de juillet par la Fédération générale de la fonction communale (FGFC), la manifestation a rassemblé de nombreuses personnes désireuses de faire entendre leur colère.

Dès l’ouverture, le ton était donné : «Ce n’est pas une grève, c’est une action symbolique pour le bien-être et la dignité des employés», a déclaré Théo Schickes, président de la délégation du personnel du TICE, soulignant que les derniers évènements ont rendu la confrontation inévitable.

Perte de confiance, surcharge de travail, climat de peur, management autoritaire… Les problèmes s’accumulent au sein du TICE. Mais si les représentants du personnel tentent de tirer la sonnette d’alarme sur ces dysfonctionnements depuis des années, ils ne cessent de se heurter au silence de la direction et des politiques.

«Tous les courriers de la représentation du personnel restent sans réponse et ignorés, tout comme les résultats du sondage de satisfaction mené auprès du personnel en décembre 2024, dont les résultats étaient d’ailleurs catastrophiques», déplore Théo Schickes.

Selon lui, l’enquête a montré que plus de 70 % des employés se disent insatisfaits de leurs conditions de travail. Les absences pour maladie, quant à elles, ont plus que doublé entre 2017 et 2024. «Nous n’acceptons plus que les résultats du sondage soient ignorés. Ce ne sont pas des menaces, ce sont des besoins.»

«La manifestation doit ouvrir des portes»

Une conférence d’information a par ailleurs été, «comme par miracle», annoncée pour le 17 septembre, soit deux jours avant le piquet de protestation.

«Nous accueillons cette initiative, mais c’est trop tard. Cela aurait été possible au moins trois ou quatre fois au cours des deux dernières années. Il ne s’agit donc pas pour nous d’une coïncidence, mais d’une action manifestement prétexte, visant uniquement à affaiblir la participation à ce piquet», a fustigé le représentant du personnel.

La demande du syndicat est claire : respecter les collaborateurs et ouvrir un dialogue social. La manifestation doit ouvrir des portes et non les fermer, assure Théo Schickes, qui est prêt à écrire un nouveau chapitre de coopération.

Un profond changement de climat et d’ambiance

Du côté des salariés du TICE, les doléances sont effectivement nombreuses. Cet employé depuis presque 18 ans ressent un profond changement de climat et d’ambiance ces dernières années : «Nous ressentons de la pression de la direction et avons l’impression de ne pas être entendus», déplore-t-il.

Il plussoie les problèmes de harcèlement dénoncés par le FGFC en juillet dernier : «Les employés en arrêt maladie sont pointés du doigt et harcelés…» Selon lui, ils sont convoqués à des visites de contrôle alors qu’ils ont des vrais certificats de leurs médecins. «Il y a aussi des problèmes avec nos congés, il est difficile de poser ne serait-ce qu’une journée.»

Même son de cloche pour ce pensionné, anciennement «responsable moyen» au sein du TICE, venu par solidarité pour ses anciens collègues : «Les conditions se sont détériorées depuis que la direction a changé», souligne-t-il.

Il dépeint les responsables comme des personnes «sans considération et sens de responsabilités envers leurs employés». Alors, selon lui, les salariés sont de plus en plus mécontents à mesure que les comportements de la direction s’accumulent. «La manifestation n’en est que le résultat.»

«Là, ça devient grave»

Et tout comme leur représentant, les employés soulignent le manque de communication de leur direction. «La reprise par l’État ne nous a jamais été communiquée directement, nous l’avons apprise par la presse», se désole Caroline, une chauffeuse reclassée au sein du TICE. Cela ne manque pas d’en ajouter au mécontentement des salariés : «Ils ont peur de perdre leur travail…»

Pourtant, certains problèmes ont toujours existé, comme celui des congés, souligne Caroline. Mais à l’époque, le directeur était à l’écoute et sur le terrain, alors les employés ne le vivaient pas aussi mal.

«Là, ça devient grave. Les gens ne sont plus comme avant, ils sont stressés et énervés et cela leur coûte dans leur vie privée.» Caroline et ses collègues ne demandent alors qu’une chose : à ce qu’on les écoute, que l’on communique avec eux et qu’on leur rende leur crédibilité.

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