On pensait que le Français allait être dépossédé de son bien de leader du Skoda Tour de Luxembourg par le Néerlandais Marijn van den Berg. Il n’en fut rien à la veille de l’étape de Vianden.
Le long de la dernière ligne droite, on attendait tous l’arrivée triomphale du Néerlandais Marijn van den Berg, deuxième la veille à Luxembourg et porteur du maillot bleu, leader du classement par points.
S’il avait si bien fait dans une arrivée en montée, il allait dominer ses rivaux finisseurs dans une dernière ligne droite presque plate. On attendait donc le sprinteur d’EF Education et les speakers se concentraient sur ce dernier lorsque plein centre, Mathieu Kockelmann a déboulé plein cadre.
On connaît la suite, la douce euphorie qui a saisi le public, ses proches, les organisateurs du Tour de Luxembourg rassemblés autour d’Andy Schleck.
Pour tous les supporters de l’équipe nationale, la journée avait déjà été belle avec cette échappée du jour où l’espoir Mil Morang, se glissa d’autant plus dedans, qui plus est avec un malin plaisir, qu’il était en chasse pour le maillot de meilleur grimpeur (mais le Danois Malte Hellerup, leader de ce classement annexe, n’avait pas raté le train…).
Combien de «allez Mil!» avons-nous entendu sur le bord de la route… Finalement, Morang, comme un grand, est parvenu à ses fins et c’était amplement mérité. Ce coureur régulier, longtemps affecté aux tâches collectives, fait partie de cette génération couvée par Jempy Drucker. Et ses progrès manifestes ne sont pas une vue de l’esprit.
Morang et Bettendorff à la hauteur
Cette guéguerre du jour disputée sous un chaud soleil retrouvé, puisque hier il valait quand même mieux avoir enfilé un short et chausser des tongs, pour apprécier le spectacle en dégustant une Thüringer, une bière à la main, a largement animé les discussions sur le bord de la route.
Dans ce groupe de sept unités, on retrouvait également Loïc Bettendorff, lequel s’était promis de longue date de passer à l’action. Il fut à juste titre élu combatif du jour. Ce qui fut fait. Il a fait partie du quatuor (avec les Français Baptiste Gillet et Victor Papon et le Belge Jonas Geens), qui a fait de la résistance sur le circuit final.
Dans les limites de l’acceptable bien sûr, puisque les équipes des rares sprinteurs qui figurent dans ce peloton ne voulaient pas rater cette unique occasion de la semaine de voir un groupe grassouillet de coureurs se départager avec un sprint massif.
Quoi de mieux au fond que cette arrivée de Mamer, avec la ligne d’arrivée située en face de la maison de Nicolas Frantz, une arrivée qu’on pourrait retrouver pour une arrivée d’étape, en cas, fort probable, de revoir en 2028 le grand départ du Tour s’élancer de Luxembourg?
Alors bien sûr, tous les cadors de ce peloton, ils sont légion, sont restés pour l’essentiel, concentrés… sur l’étape de ce vendredi, avec cette arrivée devenue un point luxembourgo-luxembourgeois mythique depuis que Ben Healy avait justement remporté en 2023 sous la pluie après un raid de trente bornes alors qu’il était juste un peu moins connu qu’aujourd’hui.
Il n’est pas intéressant de rappeler à l’occasion que voici deux ans, un certain Marc Hirschi avait terminé deuxième à quinze secondes. De son côté, Brandon McNulty avait pris la cinquième place à 35 secondes, Richard Carapaz étant alors juste un peu plus loin (9e à 45« ). Les comparaisons doivent s’arrêter là, deux ans se sont écoulés et c’est juste la forme du moment qui va compter cet après-midi.
«Je pense plus à l’étape qu’au général»
Ceux qui ont déjà posé leurs roues dans le fameux Niklosbierg auront forcément un petit vécu supplémentaire. Mais il y a fort à parier que Romain Grégroire, Mattias Skjelmose, Jordan Jegat, pour ne citer qu’eux, il y en aura forcément d’autres, seront vite à leur aise. Ou pas.
La course fera son œuvre, comme toujours. Ce soir, à la veille du chrono de Niederanven, on y verra bien plus clair. Et si ça ne suffit pas, tout se jouera comme l’an passé dans la dernière étape qui sera, d’après les prévisions météorologiques, disputée sous la pluie.
Toujours est-il que Romain Grégoire sera en jaune ce midi puisque Marijn van den Berg est passé de peu à côté des bonifications à l’arrivée. «Je reste en jaune, c’est plutôt cool, la journée s’est bien passée même si les routes ne sont jamais faciles au Luxembourg. On voulait favoriser le sprint de Tom Donnenwirth (troisième) et il n’est pas passé loin. Ce vendredi, on verra bien ce qui se passe mais je pense plus à l’étape qu’au général», a conclu Romain Grégoire.