Le syndicat bancaire dénonce une décision «choquante» et exige transparence et dialogue dans les négociations à venir.
Deux jours après la confirmation officielle du plan social d’ING Luxembourg, l’ALEBA sort de son silence et hausse le ton. Dans un communiqué diffusé ce jeudi 18 septembre, le syndicat bancaire exprime sa «profonde inquiétude» face à la suppression annoncée de 124 postes et à la fermeture des agences d’Esch-sur-Alzette et d’Ettelbruck.
Et l’ALEBA ne mâche pas ses mots. L’organisation syndicale qualifie cette annonce de «choc pour les employés», d’autant plus que la direction d’ING avait affirmé l’année dernière qu’aucun plan social ne serait envisagé avant 2026. Une promesse qui vole aujourd’hui en éclats, créant un climat de défiance au sein des équipes.
Pour rappel, cette restructuration s’inscrit dans l’abandon progressif par ING de ses activités de Business Banking au profit du Private Banking et du Wholesale Banking. Une stratégie qui fait suite au transfert des 21 000 clients particuliers vers BGL BNP Paribas fin 2024.
Face à cette situation, l’ALEBA pose trois conditions fermes pour les négociations à venir. Premier point : l’exigence d’un «dialogue social sincère et transparent». Le syndicat réclame que la direction fournisse un plan détaillé précisant les critères de licenciement, les postes concernés et les alternatives envisagées.
Deuxième bataille : la protection maximale de l’emploi. L’ALEBA exige que toutes les solutions de mobilité interne, de reconversion et de formation soient explorées avant toute suppression. Le chiffre de 124 postes doit, selon le syndicat, rester «un seuil à ne dépasser sous aucun prétexte».
Enfin, si des licenciements s’avèrent inévitables, ils devront s’accompagner de «mesures d’accompagnement justes» et de «compensations adéquates», dans le strict respect des droits des employés.
«Les excès du capitalisme financier»
L’ALEBA ne s’arrête pas aux revendications, mais livre aussi une analyse politique de la situation. Le syndicat regrette ainsi que «des activités pourtant bénéficiaires, mais jugées insuffisamment rentables, soient sacrifiées au détriment des employés». Une critique directe de ce qu’il qualifie d’«illustration frappante des excès du capitalisme financier».
Malgré cette attaque, l’organisation syndicale réaffirme sa volonté de «travailler de manière constructive» avec la direction afin de trouver des solutions respectant «la dignité et l’avenir de chaque collaborateur», qu’il s’agisse d’indemnités, de fins de carrière adaptées, de formations ou de mobilité interne garantie.
Les discussions entre la direction et les représentants du personnel devraient se poursuivre jusqu’à fin 2026, selon les informations communiquées par ING il y a deux jours : un marathon de négociations durant lequel l’ALEBA promet de rester «vigilant» à chaque étape du processus.
Cette restructuration d’ING s’ajoute à d’autres mouvements dans le secteur bancaire luxembourgeois, confirmant les mutations profondes que connaît la place financière ces dernières années face à la crise. Pour le syndicat financier, il s’agit désormais de «limiter au maximum l’impact social de ces transformations économiques».