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OGBL/LCGB : «On n’a rien fait pour avoir plus de conventions collectives»


Nora Back, la présidente de l’OGBL, critique les résultats obtenus pour encadrer les heures de travail dans le commerce. (Photo : hervé montaigu)

Alors que la porte s’est refermée concernant des négociations sur l’organisation du temps du travail, OGBL et LCGB fustigent également les décisions prises sur les heures d’ouverture dans le commerce.

La décision de l’Union des syndicats OGBL-LCGB de ne plus participer au dialogue tripartite a bien été thématisée lors de la réunion hebdomadaire du Conseil de gouvernement. La conclusion : les ministres de tutelle se montrent prêts à mener les consultations bilatérales proposées par le camp syndical, notamment sur l’organisation du temps du travail. Une certaine amertume du côté du ministre du Travail, Georges Mischo, n’est cependant pas à nier. Lex Delles, son collègue en charge de l’Économie, espère que les discussions bipartites pourront ouvrir la voie à un retour en format tripartite, comme il l’a mis en perspective, vendredi matin, sur les ondes de RTL.

OGBL et LCGB ont en attendant lancé leur recherche de nouveau alliés, notamment au sein de la Chambre des députés. Le LSAP n’a pas tardé à venir supporter l’Union syndicale. Cela ne change rien à la colère et la rancœur des deux principaux représentants des salariés du secteur privé. «Tout ça pour ça», avait lancé dès jeudi la présidente de l’OGBL, Nora Back. Car, au lieu de poursuivre les négociations pour dégager un consensus dans l’intérêt de la population active, le gouvernement aurait coupé court à la poursuite des tractations.

Avec à la clé, la sauvegarde du statu quo. «Devons-nous être à jamais gratifiants d’avoir pu défendre notre droit exclusif à négocier et signer des conventions collectives? Dans les faits, on n’a rien fait pour avoir plus de conventions collectives, comme le réclame une directive européenne», martèle la syndicaliste.

Travail dominical : une majorité sans convention

L’exécutif conservateur-libéral aurait refusé toute discussion sur base du catalogue de propositions de l’OGBL et du LCGB pour augmenter le taux de couverture de telles conventions. Au Luxembourg, le taux se limite à 59 %, tandis que le seuil minimal que fixe l’UE est de 80 %. «Le gouvernement espère que la directive tombe aux oubliettes. Les résultats des tables rondes sociales ne permettent cependant en rien pour négocier non seulement plus de conventions, mais aussi des accords de meilleure qualité pour les salariés», renchérit Nora Back.

La concession obtenue que l’extension des heures d’ouverture dans le commerce soit, du moins en partie, liée à l’obligation de conclure des conventions collectives ne servirait aucunement cette cause. Les commerces de moins de 30 salariés seront exemptés de cette obligation. «Selon le Statec, 1 700 de ces commerces comptent entre 0 et 30 salariés. À peine 125 entreprises dépassent ce seuil, soit 7 % du total», avance la présidente de l’OGBL. La limite des 30 salariés aurait aussi été arrêtée de manière aléatoire, sans aucune base juridique.

Plus globalement, l’Union des syndicats estime que les heures d’ouverture étendues et prolongées «ne permettront pas de sauver la rentabilité et la compétitivité des entreprises concernées».

Le LSAP se solidarise, Mischo se dit attristé

À la sortie de la réunion du Conseil de gouvernement, vendredi, le ministre du Travail, Georges Mischo, a pris position sur la décision de l’Union des syndicats de boycotter les futures réunions du Comité permanent du travail et de l’emploi (CPTE). Au micro de nos confrères de RTL, il a rappelé qu’il avait été convenu de discuter à la fois avec les syndicats et le patronat d’une réforme de l’organisation du temps du travail. «J’avais supposé que cette réunion du CPTE puisse avoir lieu. Aujourd’hui, je dois dire que je regrette le refus de l’OGBL et du LCGB de ne pas assister au CPTE, ce qui m’attriste aussi d’une certaine manière», a affirmé Georges Mischo. Il compte désormais voir quand et comment inviter les partenaires sociaux à de nouveaux pourparlers.

Dès vendredi, la fraction parlementaire du LSAP a accueilli une délégation de l’Union syndicale. Dans un communiqué, le camp socialiste dit «regretter» le retrait de l’OGBL et du LCGB du CPTE. Il s’agirait toutefois d’une «décision entièrement compréhensible». Le LSAP espère un retour à un dialogue plus constructif, aussi pour éviter toute détérioration au niveau de la sécurité sociale et du droit du travail.

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