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L’OGBL soutient l’inscription de l’IVG dans la Constitution


«Garantir l’accès à une IVG gratuite et confidentielle, c’est une question de justice sociale», affirme l’OGBL. (Photo: archives editpress/julien garroy)

Le syndicat annonce rejoindre le combat des associations féministes pour l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse dans la loi suprême et manifestera devant la Chambre la semaine prochaine.

Le 15 septembre prochain, la commission des Institutions examinera à la Chambre des députés la proposition de révision soumise par déi Lénk en 2024 d’ouvrir un débat parlementaire sur l’inscription du droit à l’IVG (interruption volontaire de grossesse) dans la Constitution. A l’appel du Planning familial et du CID-Fraen an Gender, plusieurs organisations féministes ont déjà prévu de manifester ce jour-là devant le Parlement à 9 h pour soutenir l’initiative.

Elles seront rejointes par l’OGBL via le département des Femmes et OGBL Equality. «Le mouvement syndical a toujours lutté pour l’émancipation des salariés, rappelle le syndicat. Cette lutte ne se limite pas aux revendications salariales ou aux conditions de travail — elle inclut également le droit de disposer de son corps et de sa vie. Sans liberté reproductive, il ne peut y avoir de liberté pleine et entière pour les femmes.»

Après avoir lutté pour des acquis sociaux comme les congés maternité et parental, pour l’égalité salariale et contre le harcèlement sexuel au travail, l’OGBL voit dans cette revendication une suite logique à son combat. «La dépénalisation de l’avortement en 2014 fut une énorme avancée. Mais un droit si fondamental ne doit pas dépendre des aléas politiques. Protéger ce droit en l’inscrivant dans la Constitution, c’est le mettre à l’abri des retours en arrière toujours possibles». Le syndicat estime aussi qu’affirmer les droits des femmes dans le climat international politique actuel, de plus en plus conservateur et hostile envers elles, est particulièrement important.

«Une question de justice sociale»

«Garantir l’accès à une IVG gratuite et confidentielle, c’est une question de justice sociale, affirme l’OGBL. Toutes les filles et les femmes, indépendamment de leur situation économique ou de leur parcours, doivent pouvoir bénéficier sans entrave de ce droit». 22 % des femmes au Luxembourg sont en situation précaire, or les problèmes économiques jouent souvent un rôle décisif dans l’accès à l’IVG.

Le département des Femmes de l’OGBL rejoint donc les autres organisations féministes dans le cadre des revendications suivantes :
• une étude nationale sur la santé sexuelle et affective et un recensement systématique de données nationales sur les IVG doivent être menés
• l’accès aux méthodes de contraceptions barrières, comme les préservatifs, doit être gratuit
• l’accès à l’IVG doit être étendu jusqu’à 14 semaines de grossesse et doit être inconditionnel et confidentiel pour toutes les femmes
• tout médecin formé doit pouvoir pratiquer la 1ère échographie avant l’IVG pour améliorer l’accès à cette première consultation sans retard préjudiciable
• le délai de réflexion de trois jours entre la première consultation et l’acte de l’IVG doit être aboli
• l’IVG doit être inscrit dans la Constitution luxembourgeoise

Pour rappel, la proposition numéro 8379 déposée par le député dèi Lénk Marc Baum vise à sortir l’IVG de la loi «ordinaire», modifiable à tout moment par une majorité parlementaire, pour l’intégrer à la loi suprême. Comme l’a déjà fait la France, cette initiative permettrait de mieux protéger l’IVG et éviter un recul comme celui qu’ont connu les États-Unis en 2022