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L’alphabétisation en français en classe dès la rentrée 2026/2027


Claude Meisch : «Le système scolaire subit une transformation.» (Photo : didier sylvestre)

La très critiquée alphabétisation en français arrive comme une petite révolution dans le système scolaire. L’allemand perd son monopole à la satisfaction des élèves francophones et lusophones.

Le système scolaire luxembourgeois s’apprête à connaître un changement radical : l’alphabétisation en français. Dans un an, elle sera généralisée à toutes les écoles à partir du cycle 1.2 en parallèle de la traditionnelle alphabétisation en allemand. L’information a été confirmée hier matin lors de la conférence de rentrée du ministre de l’Éducation nationale placée sous le thème «grandir ensemble».

Comme Luc Frieden, Claude Meisch veut créer des ponts. «Lors de sa première rentrée scolaire, un enfant comprend qu’il fait partie de quelque chose de grand, d’une communauté. Il rencontre d’autres enfants avec d’autres parcours, d’autres langues, d’autres cultures et d’autres points de vue sur la société. Il apprend également que tout le monde n’a pas les mêmes chances au départ. Pourtant, des amitiés se nouent, on partage des expériences en commun», note le ministre, persuadé que l’école publique doit continuer de rapprocher les enfants et leur donner les mêmes chances.

«Cela correspond à notre pays»

D’où le projet d’alphabétisation en français, Alpha. S’y ajoute le développement de classes francophones dans les lycées face à une demande croissante. Elles aboutiront à un diplôme de fin d’études secondaire ou à un baccalauréat international avec un programme différent. De plus en plus de formations professionnelles seront développées en langues française et anglaise. Les écoles européennes publiques sont une autre alternative et la demande pour les intégrer est également importante. Trois nouveaux établissements sont en cours de conception.

«Cela correspond à notre pays, à notre population et aux divers secteurs d’activité», a commenté Claude Meisch. «Le système scolaire subit une transformation. Il est mieux adapté à la diversité et donne une chance d’éducation à des jeunes qui en étaient exclus, à des jeunes qui finissaient en décrochage scolaire ou en échec et qui jusqu’à présent ont dû payer des écoles privées onéreuses ou partir étudier à l’étranger.»

IA à l’école

Comment utiliser l’IA dans l’enseignement sans amoindrir l’esprit critique et le développement cognitif des élèves? Ces derniers doivent en appréhender les risques, les opportunités, le fonctionnement et la manière de s’en servir, selon Claude Meisch. «L’école doit pouvoir les guider pour qu’ils sachent quand et comment y avoir recours. Nous avons défini des lignes directrices que nous dévoilerons dans les semaines à venir.»

En gros, il s’agit de refuser l’accès à l’AI aux enfants de moins de 12 ans avant d’initier les lycéens petit à petit à son utilisation et à ses dangers. Seuls les élèves les plus âgés pourront finalement l’expérimenter.

Une école en mouvement

L’enseignement se dépoussière. Les collaborateurs de Claude Meisch développent de nouvelles initiatives et de nouvelles opportunités qui ne demandent qu’à faire leurs preuves. Elles visent à ouvrir les jeunes à d’autres possibilités que les écrans de smartphones dont l’utilisation sera réglementée davantage. «Nous avons besoin d’un équilibre. Le smartphone est une réalité, mais nous devons proposer des activités qui les poussent les jeunes à les laisser de côté», a indiqué Claude Meisch. «Dès cette rentrée, nous proposons des initiatives pour encourager les jeunes à plus de sport, plus de créativité, plus de culture.»

À commencer par trois heures de sport par semaine au lieu de deux actuellement ainsi que des activités sportives lors des interclasses. Au fondamental, la plateforme Applaus encouragera la création dirigée par des artistes locaux et au lycée des Cultural et Creative Labs promouvront la culture sous toutes ses formes. Extraklass impliquera divers acteurs de la société aux activités extrascolaires à partir de 2026.

D’ici là, il reste du pain sur la planche au ministère de l’Éducation nationale. L’obligation scolaire va être portée de 16 ans à 18 ans. Des alternatives devront être créées pour les élèves les moins motivés à poursuivre leur scolarité. Ensuite, un nouveau plan d’études va entrer en vigueur dans un an dans l’enseignement fondamental. Il définira les socles de compétences à atteindre et la répartition des leçons sur l’année scolaire.

Plus proche dans le temps, à partir de janvier prochain, le SCRIPT lancera une consultation auprès des acteurs du système scolaire en vue de l’élaboration d’un livre blanc consacré au développement des programmes dans l’enseignement secondaire. Toutes ces mesures prendront en compte le bien-être des élèves, les différentes passerelles entre les divers régimes d’enseignement, le multilinguisme et la digitalisation.

L’inclusion, l’autre priorité de Meisch

Chaque enfant doit trouver sa place à l’école et dans la société plus tard. Depuis la réforme de 2017 sur l’inclusion à l’école, le ministère de l’Éducation nationale s’est cassé la tête pour répondre aux besoins particuliers des enfants concernés et ne pas les laisser sombrer au fond de la classe. Des programmes ont été mis en place et du personnel spécifique a été recruté. Avant la réforme, ils étaient 645. Depuis, ils sont 1 845.

Et «l’effort» n’est pas terminé. Le nombre d’assistants pour enfants à besoins spécifiques va être doublé. Ils seront une centaine au fondamental. Certaines écoles bénéficieront d’un deuxième instituteur pour enfants à besoins spécifiques et le processus de régionalisation des centres de compétences se poursuivra à la rentrée par le biais d’antennes régionales ou de classes de cohabitation, a annoncé le ministre.

«Une classe pour enfants atteints de troubles du spectre autistique ouvrira à Luxembourg, ainsi que des classes pour le développement des compétences socio-émotionnelles à Mondercange, à Pétange, à Schieren, à Useldange et à Wilwerwiltz», a précisé Claude Meisch. L’idée est de mieux couvrir le territoire, de n’exclure personne et d’augmenter l’offre en direction des enfants à besoins spécifiques.

Deux nouveaux centres socio-thérapeutiques ouvriront également leurs portes cette année pour les enfants de 6 à 12 ans à Luxembourg et à Lamadelaine. Ils ont pour mission de préparer la réintégration d’élèves au système scolaire traditionnel. Nouveau cette année également, les prestations de l’Office national de l’enfance en direction des familles rencontrant des difficultés sociales pouvant se répercuter sur les écoliers et leur scolarité.

A cela vont s’ajouter des consultations qui aboutiront à un plan d’action avant la fin de la période législative.

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