La police a recensé 39 appels pour des survols de drone non autorisés. Mais aucun n’a survolé de sites sensibles.
Le député André Bauler (DP) s’inquiète des affaires de survol par des drones de sites sensibles en Allemagne et au Royaume-Uni. «Les autorités policières allemandes et britanniques ont constaté que des drones, dont la provenance n’est pas certaine, ont survolé des sites et infrastructures critiques, notamment en soirée et durant la nuit», rappelle-t-il évoquant un possible espionnage. De nombreuses enquêtes ont en effet été ouvertes après le survol par des drones de sites militaires ou industriels. Il a interrogé le gouvernement sur cette problématique.
Le ministre des Affaires intérieures Léon Gloden, la Ministre de la Mobilité et des Travaux publics Yuriko Backes et le Premier ministre Luc Frieden ont répondu conjointement à la question parlementaire. Ils indiquent qu’aucun cas de vol suspect n’a été signalé au Haut-Commissariat à la Protection nationale (HCPN) par un opérateur d’infrastructure critique depuis le début de l’année. Une recherche manuelle effectuée dans le « Einsatzleitsystem » (ELS) de la Police a recensé, pour l’année 2025, un total de 39 appels relatifs à des vols de drones dont la majorité concernaient des survols de maisons privées, de jardins ou de champs dans le but d’observer le gibier. Parmi ces vols signalés, il y avait aussi des vols à l’intérieur de zones géographiques «no fly zone».
Les pilotes rarement interpellés
Les membres du gouvernement indiquent que dans la plupart de ces interventions, la personne en possession du drone litigieux n’a pas pu être interceptée. Cependant, lors d’un survol non-autorisé près de la gare de Luxembourg, des touristes ont été identifiés comme télépilotes. Les images enregistrées à l’aide du drone ont été effacées en présence d’un agent de sécurité avant l’arrivée de la police.
La police ne dispose pas de données statistiques sur les vols de drones à l’intérieur de zones géographiques « no fly zone » et leur évolution au fil des ans. Dans une logique anticipative, le HCPN et le Service de renseignement de l’État mènent des actions de sensibilisation auprès des opérateurs d’infrastructures critiques concernant les menaces ciblant ces infrastructures, expliquent les membres du gouvernement. Aussi, des échanges sur ces informations ont lieu régulièrement dans le cadre de différents groupes d’experts ou de travail au sein des institutions européennes.