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Des images d’un couple de loups captées en Forêt d’Anlier


Selon Alain Licoppe, le couple de loups devrait se reproduire et la portée varierait de 6 à 7 louveteaux. (Photo : éda)

Les clichés de ces loups sont le fruit du hasard explique Alain Licoppe du réseau loup. Mais c’est tout sauf une surprise.

Alain Licoppe, vous êtes responsable du réseau loup du SPW. Cette découverte d’un couple de loups, une chose attendue dans notre région?

On observe des loups un peu partout et notamment dans le massif d’Anlier (NDLR : à un peu plus de 10 km du Grand-Duché). Ce qui est intéressant ici, c’est qu’il s’agit d’un individu qui a été rejoint par un autre du sexe opposé. Il y a donc un couple. Il va sans doute se reproduire et l’on compte une portée variable de 6 à 7 louveteaux. Le territoire est donc là mais il reste pour nous à définir. Nous n’avons pas beaucoup d’indices actuellement. Cette apparition d’un couple est dans l’ordre des choses mais cette découverte est un peu le fruit du hasard. Nos caméras ne ciblaient pas les loups mais bien les ratons laveurs. Nous n’avions pas d’indices particuliers pour la présence d’un couple avant ces clichés.

Il y a encore du potentiel d’accueil du loup.

On était habitué à des loups de passage chez nous? Y a-t-il d’autres régions qui pourraient voir apparaître des couples

Oui. Il y a encore quelques grands massifs en Wallonie. Dans le Luxembourg il y a le massif de Saint-Hubert, le plateau des Tailles, les forêts de la Semois. Il y a encore du potentiel d’accueil du loup. Nos territoires frontaliers, notamment allemands, poussent des jeunes loups à quitter leur territoire pour chercher un site et s’installer. Ils recherchent des ressources alimentaires avec du gibier et la quiétude avec de grands massifs.

Cela veut donc dire que si le gibier est présent, les attaques vers des moutons par exemple seront réduites ?

Il y a effectivement moins de risques si dans le territoire il y a des ressources alimentaires de qualité. Mais évidemment, le risque zéro n’existe pas.

Que se cache-t-il derrière une ZPP, une Zone de présence permanente du loup?

Nous sommes actuellement dans une zone de surveillance car nous n’avons pas assez d’infos sur le territoire utilisé par ce couple. Il faut attendre d’y voir plus clair pour délimiter cette ZPP. Dans cette dernière, nous aiderons les producteurs avec notamment le prêt de clôtures qui seront électrifiées, des subventions pour l’électrification de clôtures existantes. Comme partout, des indemnisations sont prévues en cas d’attaques de loups. Notons qu’aujourd’hui, il existe une seule ZPP en Wallonie. Elle est divisée en trois territoires. Elle est située dans les Fagnes.

 

Propos recueillis par
Jean-Michel Bodelet
(L’Avenir)