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[Sélection nationale] Comment on invente un numéro 9 ?


(Photo:Jeff Lahr)

Bien jouer, de manière cohérente, créer des occasions, n’est rien si l’on ne finalise pas. On savait que l’après-Gerson serait dur. On le découvre quand même.

C’est parfois très pratique, les rappels «Facebook». Surtout quand le hasard fait ressurgir, juste avant le coup d’envoi de Luxembourg – Slovaquie une Une du Quotidien datée de septembre 2019 avec ce titre : «Le n° 9, faux débat ou vrai problème». À l’époque, il est question de savoir si les Rout Léiwen doivent en venir à une réévaluation complète de leur matrice offensive. La question deviendra pertinente quand, quelques mois plus tard, Dave Turpel, pris dans un accident de circulation, se blessera gravement et ne reviendra plus.

Six ans plus tard, la situation semble un poil plus désespérée et le n° 9 est à la fois un vrai débat et un vrai problème. En deux matches, entre l’Irlande du Nord et la Slovaquie, le Luxembourg aura expédié dix-sept tirs pour un seul un but seulement, mais surtout deux poteaux, un face-à-face perdu, un but annulé pour hors-jeu et un penalty non obtenu. Dire qu’avec le «pestiféré» Gerson Rodrigues voire le «démissionnaire» Brian Madjo (encore que ce dernier n’ait pas eu le temps de nous prouver quoi que ce soit sur son rendement devant le but), le Luxembourg compterait sans doute trois ou quatre points aujourd’hui, est une pure vue de l’esprit, mais quand même… Sauf que ce serait mal venu. Et mal vu.

Dany Mota, entretien souhaité

L’idée-force du moment est de ne plus en parler. Et si l’on a quand même envie de le faire, de se raisonner. L’absence de buteur, qui va devenir un problème crucial des prochains mois, doit se régler en interne, et pas ailleurs. Gerson? Madjo? Jeff Strasser le dit fermement : il ne «veut pas en parler».

C’était pourtant déjà le point essentiel de son début de règne et ça l’est encore plus après ses deux premières rencontres. Il ne fait pas semblant de ne pas comprendre : «En approfondissant nos performances, en regardant les statistiques, les paramètres, on a surtout une chose à travailler : l’efficacité devant le but». En le précisant tout de suite, «avec les joueurs à disposition».

Jeff Strasser veut du concret, tandis que le reste du pays a encore un peu la tête dans l’abstrait? Il y aurait un moyen de les réconcilier. Il s’appelle Dany Mota. Légende urbaine née avant-covid, l’arrivée fantasmée, supposée, souhaitée, reportée… de l’attaquant de Monza, en Serie B italienne, est apparue dans la conférence de presse de la première liste du sélectionneur. Il y avait dit vouloir le rencontrer, tâter le terrain. Ce que Luc Holtz a fait pendant des années sans parvenir à ses fins, obtenant même un «non» après avoir pourtant cru pouvoir envisager un «oui» quand, en mars 2024, il avait été présélectionné par le Portugal au moment même où le Grand-Duché commençait à s’y croire. Alors? On en est où? «Mon rôle, c’est de construire la meilleure équipe possible. Et Dany Mota est un joueur de très bonne qualité. Cet entretien, je le souhaiterais, ne serait-ce que pour comprendre la situation.»

Bientôt un petit nouveau du CFN ?

On ne sait pas encore si le Pétangeois (qui n’a pas souhaité répondre à nos questions) est une option B, ou C, dans le catalogue de mesures de Strasser. À peu près au même niveau, il y a celles que pourrait lui fournir le CFN. Rappelons-nous, en effet, qu’il y a six mois, le pays ignorait à peu près tout de l’existence de Madjo avant que Manou Cardoni ne nous sorte ce monstre en devenir de son chapeau. Le DTN pourrait bien en avoir d’autres sous peu, façon magicien-formateur. «Oui, je parle beaucoup avec Manou, lâche Strasser. Et des jeunes à fort potentiel offensif, il y en a d’autres qui vont éclore ces prochaines années. Mais quand?»

Va, donc, pour l’option A, la moins séduisante, la plus laborieuse : le travail. «Parce que je ne peux pas en fabriquer un demain, de n° 9, et que ce serait manquer de respect à ceux qui sont là.» Hormis le spécialiste du poste Edvin Muratovic, en panne de réalisme («J’aurais tellement aimé pour lui qu’il transforme cette opportunité contre la Slovaquie»), nous revoilà avec une foule de garçons reconvertis.

Mais alors qu’Alessio Curci est resté en réserve, sur le banc («Il a fait un stage intéressant. On l’a encouragé à bien travailler et à chercher à faire des statistiques (NDLR : en Azerbaïdjan)») et que la révélation Aiman Dardari a rythmé ce rassemblement au fil de ses fulgurances, Yvandro Borges en personne a aussi été testé dans l’axe. «C’était une solution intéressante sur ce match parce que l’on voulait un relais en phase de possession avant de pouvoir attaquer la profondeur et qu’il offrait plus de technicité que Curci. C’était pour ce match. Il a un potentiel d’élimination, il doit le travailler. Cela le ferait devenir titulaire à Almelo.» Rien de tout ça ne dessine l’avenir immédiat au poste. D’autant que Danel Sinani, qui pourrait aussi s’insérer dans la réflexion, sera suspendu contre l’Allemagne.

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