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L’Opep décide de maintenir son niveau actuel de production


Vue générale sur le terminal pétrolier et gazier de Mellitah, dans la banlieue de Zwara, dans l'ouest de la Libye, le 6 janvier 2015. (Photo : AFP)

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé de maintenir inchangé à son niveau actuel sa production de pétrole, sans toutefois donner de chiffre, a déclaré vendredi à Vienne le ministre nigérian du Pétrole Emmanuel Ibe Kachikwu, qui préside l’Organisation cette année.

«Étant donné la situation économique actuelle des pays consommateurs et de l’économie mondiale, nous allons maintenir la production à ses niveaux actuels», a indiqué M. Kachikwu lors d’une conférence de presse.

«Nous n’avons pas jugé nécessaire de donner des chiffres dans le communiqué», a-t-il ajouté. «Mais j’imagine que si vous tenez à en mettre un, ce serait le niveau de production actuel» du cartel, a précisé M. Kachikwu.

«Les chiffres dont nous parlons sont ceux du niveau actuel (de production), non les 30 millions de barils (mbj) par jour, a-t-il insisté.

La production des pays l’Opep, qui pompent plus d’un tiers du pétrole mondial, dépasse actuellement de quelque 2 millions de barils par jour son objectif théorique de 30 mbj qui avait été maintenu inchangé lors de la précédente réunion du cartel en juin.

«Nous avons pris connaissance du niveau actuel de production, qui se situe au-dessus des 30 millions de barils qui ont été approuvés et avons décidé que réduire ce niveau n’allait pas avoir beaucoup d’effet sur le marché», a argumenté le ministre nigérian du Pétrole.

De son côté, le secrétaire général de l’Opep, Abdallah el-Badri, a fait valoir que le cartel ne pouvait «avancer de chiffre maintenant parce que l’Iran arrive, nous ne savons pas quand il arrivera et nous devrons l’accueillir d’une façon ou d’une autre».

«De plus, la production change parfois. Nous avons donc décidé de reporter cette décision à la prochaine réunion de l’Opep, jusqu’à ce que la situation (de la production mondiale) soit plus claire pour nous afin de décider d’un chiffre», a-t-il ajouté.

De plus en plus de voix discordantes au sein même de l’Organisation, Venezuela en tête, avaient pourtant appelé avant la réunion à une réduction de la production du cartel pour soutenir les cours du brut, qui ont perdu plus de 60% de leur valeur depuis la mi-2014.

La chute des cours, qui évoluent actuellement non loin de leurs plus bas en six ans et demi, est en grande partie imputable à l’offensive commerciale de l’Opep, Arabie saoudite en tête, qui inonde le marché d’or noir pour contrer l’essor des hydrocarbures de schiste aux États-Unis, mais aussi aux pays non membres du cartel, notamment la Russie, dont la production a récemment atteint des niveaux records.

AFP/M.R.