Dans une version encore plus aboutie du fameux duel de 2023, celui qui aurait pu accoucher d’un ticket pour l’Euro mais qui avait été injustement gagné par les Slovaques, les Rout Léiwen ont été très bons, ce dimanche soir. Et encore une fois, ils ont perdu alors qu’ils devaient gagner.
Sur le coup de 21 h 30, c’est-à-dire à la mi-temps de Luxembourg – Slovaquie, ce dimanche soir, on a eu un sentiment bizarre. À la fois de la légèreté insouciante née de l’excellente première période des Rout Léiwen contre une équipe qui vient de battre la Mannschaft allemande, et de l’autre côté, un petit quelque chose extrêmement plombant né du souvenir encore trop frais de l’automne 2023, quand le Grand-Duché avait mangé tout cru la Slovaquie en première période d’un match qu’il suffisait quasiment de gagner pour valider un ticket pour l’Euro, mais qui avait été perdu (0-1) sur une seule occasion, en seconde période.
Le déjà-vu, en football, c’est terrible quand on sait que cela risque de mal se terminer. Encore plus quand, en conférence de presse, vendredi, Jeff Strasser avait souligné qu’au pays, les belles histoires finissaient presque toujours avec un «mais…». Et que son boulot était justement de supprimer cette conjonction de coordination du vocabulaire national.
Les Slovaques n’ont pas tiré au but
Ses gars, à la pause, méritent de mener. À la 18e, Muratovic a raté le quasi-immanquable après qu’un bon pressing de Dardari sur Dubravka lui a fait hériter du ballon au point de pénalty avec le portier slovaque au sol. Mais il bute sur sa main ferme, à terre (18e). Et puis il y a eu ce tir sec de Sinani sur lequel le gardien repousse le long de son poteau, côté fermé (31e), ce pénalty pas accordé sur Muratovic sur un centre en retrait (32e), ce ballon enveloppé de Sinani au sol sur lequel Barreiro s’efface qui s’écrase sur le montant (33e). Enfin, Muratovic est en bonne position après un relais intelligent de Moreira, mais cherche la solution en force premier poteau, plutôt que d’aller chercher le ballon enveloppé au deuxième (37e)…
Les Slovaques, eux, n’ont pas tiré au but. Et soixante-douze heures après avoir fracassé l’Allemagne (2-0), prennent une leçon de jeu. Tout pareil qu’en 2023. Mais avec quelle issue, cette fois?
Carrément deux poteaux pour Sinani
L’amertume commence à s’accumuler quand, sur un contre, Dardari expédie un amour de caviar au deuxième poteau, où Sinani est tout seul pour reprendre du plat du pied droit, trouvant un nouveau poteau (48e). Cela tourne même à la frustration violente quand, sur un centre en première intention de Jans, Moreira décolle et décroise sa tête en lucarne. Le drapeau s’est levé. La VAR regarde et valide le hors-jeu pour une poignée de centimètres (58e).
La Slovaquie n’aura rien. Même pas les miettes qui lui avaient permis de faire un hold-up ici-même, il y a deux ans. Et puis la fin de match horrifique, un tir pas si dur que ça que Moris ne capte pas ni ne repousse. Rigo a suivi et pousse dans le but vide (0-1, 90+1). Ils méritaient trois points, ils ne repartent même pas avec un. 2023 les avait démolis? 2025 ne va pas les aider à se construire.
Julien Mollereau