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Une paix qui n’est qu’un rêve

Comment faire pour assurer la paix en Ukraine, une fois que les armes se seront tues? L’Europe met peut-être la charrue avant les bœufs, mais elle se prépare à s’engager pour que la Russie, une fois un hypothétique accord de paix signé, ne retente pas de changer le tracé des frontières dans cette partie de l’Europe. Aujourd’hui, 26 pays ont indiqué qu’ils étaient prêts à s’engager dans une Coalition des Volontaires. La France et le Royaume-Uni ont indiqué qu’ils pourraient même envoyer des troupes sur le sol ukrainien une fois les combats terminés. Elles seront loin du front et s’installeront pour vérifier que la paix est réelle… et durable. D’autres pays sont moins enthousiastes : Allemagne, Pologne et Italie ne sont pas prêtes à installer leurs troupes au-delà des frontières de l’UE, même si les États-Unis ont annoncé qu’ils seraient là pour assurer un «filet de sécurité» avec notamment une exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine.

Ce vendredi, la situation s’est encore tendue : côté russe, on a indiqué qu’on était prêt à tuer tout soldat européen qui s’installerait en Ukraine. Tout simplement. Poutine estime que si une paix est signée, l’Ukraine n’aura pas besoin de ces contingents extérieurs pour la protéger. Qui pour le croire? On connaît l’appétence du maître du Kremlin pour le mensonge, lui qui s’est amusé à jouer la paix quelques jours à peine avant d’envoyer ses troupes envahir ses voisins, massacrer sa population, bombarder les villes sans distinctions.

Le Luxembourg, par la voie du Premier ministre, Luc Frieden, a indiqué qu’il soutiendrait cette Coalition. De quoi légitimement se poser des questions. La présidente de la fraction écolo à la Chambre, Sam Tanson, veut des explications et a logiquement demandé à mettre à l’ordre du jour ce thème lors d’une prochaine réunion de la commission de la Défense à la Chambre. Rien n’est encore défini, c’est la ministre de la Défense, Yuriko Backes, qui devra imaginer ce plan. La mission s’avère délicate. Mais ces futures manœuvres restent très hypothétiques : les différents sommets pour la paix en Ukraine n’ont finalement rien donné, la Russie ne veut pas arrêter la guerre malgré les promesses faites à Trump. Les armes parlent toujours.