ÉLIMINATOIRES DU MONDIAL-2026 Elle vient de battre la Mannschaft et c’est mérité, assure Jeff Strasser. Les images disent l’ampleur du danger.
Ce n’est pas si loin, finalement, le 16 octobre 2023, même si, à l’échelle du football, c’est un monde. Ce jour-là, devant 9 385 spectateurs, le Luxembourg avait perdu ses espoirs de partir directement à l’Euro allemand malgré une campagne somptueuse. Les gars de Luc Holtz, qui avaient littéralement démembré et récuré jusqu’à l’os la sélection slovaque, s’étaient fait avoir sur la seule demi-occasion de leur adversaire et avait quitté le terrain avec des regrets gigantesques. La presse écrivait que Lobotka et ses coéquipiers s’étaient fait manger tout crus et pourtant, c’est bien eux qui avaient filé en Allemagne.
À l’époque le grand regret de Luc Holtz avait été, et il l’avait formalisé ainsi, d’être resté à quai parce que sa génération aurait appris énormément de choses dans le premier tournoi international de son histoire. Elle aurait pu y passer un cap majeur. Qu’il avait raison : ce sont les Slovaques qui sont revenus de cet Euro-2024 avec une taille de maillot plus grande. Éliminée en 8es, très difficilement, par l’Angleterre, cette sélection a grandi. Et aujourd’hui, elle revient au stade de Luxembourg avec l’aura de l’immense surprise qui vient de fesser la Mannschaft 2-0 à Bratislava.
«Ils ont vraiment fait forte impression»
Jeudi soir, Jeff Strasser avait commenté ce résultat de façon sybilline : «Sans avoir vu le match, c’est un résultat qui peut surprendre». Depuis, il l’a regardé. Dans la nuit de jeudi à vendredi. Il en est revenu avec un peu plus d’inquiétudes : «On avait dit que c’était une surprise? Eh bien quand tu regardes le match, ce n’en est plus une et les Allemands peuvent s’estimer bien servis avec ce 2-0».
Un simple visionnage des «highlights» en dit un peu plus long. Dans les buts, Dubravka, le gardien de Burnley, prend une place pas possible et il a écœuré Wirtz en première période. Sur son aile gauche, Sauer a donné le tournis aux défenseurs, et en particulier à Rüdiger, bien trop lent pour lui. En pointe, Strelec, précis et efficace, s’est rendu coupable d’une passe en retrait parfaite pour Hancko, l’une des nouvelles stars de l’Atlético, sur le 1-0, avant d’enrouler un bijou en lucarne opposée sur le 2-0. L’analyse du sélectionneur, bien plus poussée : «Ils sont revenus au système qu’ils préfèrent, le 4-3-3, avec des joueurs offensifs de qualité, des joueurs de un contre un, avec Lobotka en meneur en position basse, deux « 8« qui ont un volume de courses énorme. Non, hier, ils ont vraiment fait forte impression».
L’affaire sous-entend un retour à une défense grand-ducale à quatre et des lignes très serrées, avec une attention toute particulière mise sur les joueurs de couloir. Jeff Strasser a consenti qu’il conseillerait à ses gars de «se souvenir de la dernière confrontation, pour l’aspect psychologique». Mais l’on sent bien que ce n’est déjà plus le même rapport de force.