Le fil de la soirée de la sélection U21

De l’accident au bord de la route jusqu’à son retour à l’hôtel à minuit, en passant par un examen médical dans une salle des fêtes, retour sur la soirée de jeudi vécue par la sélection U21.

Il est aux alentours de 20 h, jeudi, lorsque le car de la sélection U21 se couche dans le fossé de la RN24, une route à quatre voies, au niveau de la commune de Languidic (Morbihan). Très vite, la brigade de gendarmerie locale et les pompiers interviennent et mettent au courant le maire Laurent Duval. Ce dernier, contacté par nos soins, se rappelle avoir eu «très peur, car c’est rare qu’il y ait un accident sur une quatre voies sans qu’il n’y ait de morts».

Fort heureusement, le premier bilan provisoire fait état de huit blessés légers, puis un second bilan baisse leur nombre à cinq. Le pire a été évité, mais l’après reste encore à gérer. Comme le prévoit le plan communal de sauvegarde en cas de crise, Laurent Duval agit à son échelle en mettant aussitôt à disposition la salle des fêtes pour y installer «un sas de décompression». «Le but, c’est de les sortir de l’ambiance accident et qu’ils aient une intervention rassurante avec des pompiers dans la salle.»

Après être restés bloqués près de deux heures dans le car renversé, comme l’exige la procédure de sécurité, les Luxembourgeois rejoignent finalement la salle communale autour de 22 h. Du moins, une majeure partie de la délégation puisque quatre passagers et le conducteur ont été transportés dans les hôpitaux de Lorient et Pontivy pour des blessures légères.

Parmi ceux qui sont à Languidic en train de passer un examen médical, les sentiments sont disparates selon Mathieu Pelicart, journaliste local pour Le Télégramme présent sur place. «Les joueurs étaient très calmes», raconte-t-il, hormis peut-être «les trois qui ont été pris en charge par les pompiers car ils étaient sans doute un peu choqués». Un constat que partage le maire : «Ils ont sûrement été choqués, mais ils paraissaient relativement en forme».

Du côté des encadrants, l’ambiance est différente. «Les membres du staff étaient plus marqués», note le journaliste, qui pense que leur positionnement dans le car explique cela. «Un joueur nous a dit qu’eux, les joueurs, n’ont pas vu grand-chose, car ils étaient à l’arrière du bus.»

Sur place, Mathieu Pelicar ne peut ni s’entretenir avec le sélectionneur Mario Mutsch ni avec son staff mais il les voit «se réunir, sans doute pour décider s’ils souhaitaient, ou non, maintenir le match». Pour le maire, c’était évident : «Je ne voyais pas comment ils auraient pu jouer».

Après des examens médicaux rassurants, un nouveau bus est affrété vers 23 h 15 par la préfecture du Morbihan afin de ramener la sélection espoirs à son hôtel à Ploërmel, à une soixantaine de kilomètres de Languidic. Soit encore 45 minutes de car dans une ambiance que l’on devine pesante.

Entretemps, le communiqué de la Fédération luxembourgeoise de football (FLF) tombe peu avant minuit et annonce la demande de report du match prévu le lendemain. Un souhait accepté par l’UEFA qui décale le match au 3 octobre 2026. De quoi laisser le temps à la sélection de se remettre de cet accident. «Des élus de Ploërmel m’ont dit qu’il y a eu quelques contre-chocs le lendemain matin et c’est normal», déclare Laurent Duval.

L’annonce de la FFL, à 11 h vendredi, sur la sortie d’hôpital des membres de l’équipe légèrement blessés, a permis de commencer à tourner la page sur cet accident provoqué par un malaise du conducteur, selon les premiers éléments de l’enquête.

«J’ai toujours peur quand il s’agit de jeunes, surtout que ce sont des sportifs qui ont besoin de leur corps donc j’espère qu’ils se relèveront et qu’ils seront bien accompagnés, je n’en doute pas», conclut le maire dont la commune restera, malgré elle, un mauvais souvenir pour la sélection espoirs du Grand-Duché.