Après l’accident du car de la sélection U21 survenu jeudi soir, Léo Hilger, membre du conseil d’administration de la fédération, nous raconte la soirée et se veut rassurant sur l’état de chacun.
Léo Hilger, membre du conseil d’administration de la Fédération luxembourgeoise de football, était assis au milieu des U21 au moment de l’accident de leur car survenu vers 20 h jeudi soir en France.
La délégation rentrait d’un entraînement à Lorient, où elle devait affronter l’équipe de France espoirs ce soir, lorsque le car s’est couché dans un fossé dans la commune de Languidic.
Au lendemain de l’accident et avant d’apprendre le report du match le 3 octobre 2026, Léo Hilger nous raconte.
Dans votre souvenir, que s’est-il passé ?
Léo Hilger : On était en ligne droite, j’imagine que le chauffeur roulait à la limite autorisée, soit 90 km/h. J’étais du côté droit, celui qui s’est retrouvé contre les haies.
Un peu avant l’accident, un membre du staff, qui lui était assis côté gauche, a crié parce qu’il voyait que le bus quittait sa trajectoire. Il y avait un remblai, on a glissé dessus, sur une cinquantaine de mètres, et on est venu s’écraser contre ces buissons.
Cinquante mètres plus loin, il y avait un pilier en béton. J’essaye de ne pas penser à ce qui se serait passé si…
Quand j’ai entendu mon voisin crier et que j’ai vu ce qui se passait, mon premier réflexe a été de me coucher sur le siège, de rentrer la tête. On ne sait jamais ce qui peut se passer dans un accident comme cela, avec un bout de métal qui part.
Là, il y a deux vitres qui ont explosé. Et après, on nous a maintenus dans le bus entre une heure et demie et deux heures, parce qu’il était couché. C’était une procédure de sécurité.
Cinquante mètres plus loin, il y avait un pilier en béton. J’essaye de ne pas penser à ce qui se serait passé si…
Puis, on vous a rassemblés dans une salle pendant que certains étaient emmenés à l’hôpital.
Oui, ils sont quatre ou cinq à être partis à l’hôpital. Pour des choses pas trop graves. Des brûlures, des coupures qui nécessitaient des points de suture… On préfère ne pas dévoiler les noms, j’espère que vous comprenez.
Nous, on nous a rassemblés pour un check-up médical. C’est la procédure. On a aussi parlé aux enquêteurs puis on a pu repartir. On est arrivés à minuit à l’hôtel et on a pu manger un morceau. Ceux qui étaient à l’hôpital sont, eux, rentrés vers 2 h du matin.
Comment vont les joueurs ? Physiquement et émotionnellement ?
L’un ou l’autre sont venus se plaindre de maux de tête, ce matin. Ce sont les conséquences du choc. Mais même si le match contre la France est reporté – je l’espère un peu plus près qu’à Lorient cette fois – (NDLR : il sera joué le 3 octobre 2026), je pense qu’on va jouer contre les Îles Féroé.
Maintenant, notre seul vœu est de rentrer très vite à la maison. Nous revenons ce soir et ça se fera en TGV, même s’il y aura une petite partie à faire en bus.
Les secours ont proposé une assistance psychologique
Certains joueurs ont-ils demandé à quitter le rassemblement ?
Non. C’est un groupe soudé. Et on va bien s’en occuper.
Avec un accompagnement psychologique s’ils en font la demande ?
Cela fait trois-quatre ans que je suis cette sélection. Il nous en est arrivé, des problèmes de transports. Des avions retardés ou autres. Mais ça… Dans ce bus, chacun a eu peur pour sa vie.
Hier, les secours ont proposé une assistance psychologique. Les joueurs ont visiblement bien digéré le choc, mais les problèmes peuvent venir plus tard. On leur proposera donc sans doute cette aide plus tard, si c’est nécessaire, effectivement.