Les mots de l’opposition étaient durs, jeudi, à la Chambre des députés. Ils annoncent un débat mêlant amertume et colère pour ces prochains mois. Ce jeudi, le Premier ministre a, comme il se doit, présenté à la réunion jointe réunissant les commissions du Travail, de la Sécurité sociale et de l’Économie et des PME, les conclusions des «négociations» avec les syndicats et le patronat lors de la troisième et dernière rencontre qui a eu lieu mercredi. Le chef du gouvernement n’était pas venu seul : il était accompagné des ministres Xavier Bettel, Martine Deprez, Gilles Roth, Georges Mischo et Lex Delles. Malgré ces renforts, l’explication de texte n’a pas convaincu. Loin de là.
La fin en queue de poisson de ce troisième round de négociations est une nouvelle fois un exemple que le modèle luxembourgeois a été un peu plus ébréché. Et même plus, selon la cheffe de l’opposition socialiste, Taina Bofferding, qui a indiqué après la réunion sur RTL que ce gouvernement avait «cassé» le modèle social luxembourgeois et que cela représentait un danger pour le pays, la «paix sociale», et risquait d’attiser la colère lors des prochains conflits sociaux. Les dissensions sur les sujets éminemment sensibles des pensions, du travail dominical et des heures d’ouverture des commerces ne vont pas disparaître. Elles risquent bien vite de se reporter sur d’autres réformes gouvernementales qui toucheraient les salariés. Le raidissement des relations entre les partenaires sociaux et le gouvernement risque d’être contagieux et de s’infiltrer insidieusement dans les entreprises. L’opposition continuera à pointer du doigt la méthode du gouvernement Frieden. Ce ne sera pas la première fois qu’elle le fait depuis l’entrée en fonction de la coalition CSV/DP. Sera-t-elle un moment enfin écoutée? C’est loin d’être certain. Du côté des partis au pouvoir, en effet, on semble se satisfaire de ces différents tours de table. On ne veut pas parler d’échec du dialogue social et on compte bien aller de l’avant pour ficeler tout ce qui a été proposé par le Premier ministre. Sûr de son fait. La rentrée à la Chambre s’annonce un peu plus chaude que d’habitude…