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Une année charnière

Vendredi, cela faisait exactement deux ans que la coalition inédite entre le DP, le LSAP et déi gréng a pris ses fonctions. Le 4 décembre 2013 reste une date historique. Pour la deuxième fois seulement depuis la Seconde Guerre mondiale, le CSV se trouvait écarté du pouvoir. C’est une rupture à la fois au niveau du style et au niveau du contenu politique, qui avait été promis par le nouveau gouvernement.

Depuis le milieu de cette année, la coalition tricolore a retrouvé la dure réalité du terrain. L’échec retentissant du référendum a laissé des traces, même si cela paraît déjà bien loin. La présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne a en effet pris le relais et largement mis entre parenthèses la vie politique nationale. La parenthèse peu glorieuse du débat sur une interdiction du port du voile intégral en public témoigne de ce calme temporaire. Cela n’empêche pas les défis qui se posent d’ici la fin de la législature de rester de taille.

Avec les débats et le vote du budget de l’État 2016 lors de la semaine précédant Noël, la fin de la récréation européenne va sonner pour de bon. En janvier, des projets ambitieux tels que la réforme de l’assurance dépendance, mais aussi les travaux en vue de la réforme fiscale, vont rapidement prendre de l’ampleur.

L’année 2016 sera la dernière sans scrutin qui attend la coalition en place. En 2017, les élections communales risquent de freiner une nouvelle fois l’élan politique. Les douze mois à venir vont donc sans aucun doute constituer une période charnière pour le gouvernement.

Cela est d’autant plus vrai que le CSV continue à préparer activement la riposte. Hasard du calendrier, ou pas, le Parti chrétien-social a choisi le week-end anniversaire de la coalition gouvernementale pour se doter de nouveaux statuts. Il s’agit d’un pas supplémentaire dans la reconstruction du CSV qui, après des dizaines d’années au pouvoir, ne pouvait plus cacher une certaine usure.

La mission qui attend désormais les deux camps est de concrétiser les bonnes intentions inscrites sur papier.

David Marques (dmarques@lequotidien.lu)