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L’armée doit recruter 650 soldats supplémentaires


Pour atteindre ses objectifs de recrutement, l’armée va continuer à multiplier les campagnes mais aussi les opérations de sensibilisation. (Photo : armée luxembourgeoise)

Pour alimenter le futur bataillon belgo-luxembourgeois, le Grand-Duché va devoir accélérer les recrutements dans son armée. La ministre de la Défense fait le point.

Depuis plusieurs années, le Luxembourg et la Belgique allient leur force en matière de défense. De cette volonté commune est née une flotte binationale d’A400M. dont l’un des appareils revient de Gaza, mais d’autres projets sont en cours comme la création d’un bataillon belgo-luxembourgeois d’ici 2030. Celui-ci va nécessiter des efforts de la part du Grand-Duché pour augmenter les effectifs de son armée dans les années à venir. D’après son chef d’Etat-major, le général Steve Thull, la défense luxembourgeoise aura besoin de 650 militaires supplémentaires pour répondre à ses besoins. Un engagement qui va de pair avec le nouvel objectif de l’OTAN qui a demandé à ses membres de consacrer 3,5 % de leur revenu national brut aux dépenses de défense.

Mais ces efforts interrogent le député Alex Donnersbach (CSV) qui voit dans ces recrutements une augmentation considérables par rapport aux moyens dont dispose le pays qui ne compte actuellement que 900 soldats environ. Le parlementaire a donc voulu en savoir plus sur le recrutement de ces cinq dernières années et quels sont les objectifs d’ici 2030.

La ministre de la Défense Yuriko Backes (DP) a donc détaillé les chiffres des effectifs de l’armée. Au cours des cinq dernières années (2020–2024), le Luxembourg a ainsi recruté 1045 soldats, 37 caporaux, 56 sous-officiers et 39 officiers. Sur la même période, 797 soldats, deux caporaux, trente sous-officiers et treize officiers ont quitté les forces luxembourgeoises. «Chez les militaires de carrière, 60 % des départs étaient dus à des mises à la retraite, précise la ministre. Il convient de noter que les contrats des soldats sont généralement limités dans le temps, ce qui explique le nombre élevé de départs.»

«Améliorer l’attractivité de l’armée»

Parmi les 650 postes supplémentaires, la répartition entre les différentes carrières n’a pas encore été définie mais la grande majorité concernera du personnel militaire. «Les nouveaux objectifs de l’OTAN, que le Luxembourg a approuvés début juin 2025 lors de la réunion des ministres de la Défense, sont actuellement en cours d’analyse. Il reste à définir avec quels pays partenaires certains objectifs seront réalisés, ainsi que les systèmes que le Luxembourg achètera.» Ces décisions auront un impact sur le nombre de personnels nécessaires, mais aussi sur la complexité de leur formation, et donc sur la répartition entre les différentes carrières.

Pour atteindre ses objectifs de recrutement, l’armée va continuer à multiplier les campagnes mais aussi les opérations de sensibilisation. Cela passe notamment par une meilleure présence sur le terrain (par exemple lors de grands événements comme le LOA Festival), par la révision des stages destinés aux jeunes ou encore par le programme “Cadets luxembourgeois de l’air” mené conjointement avec l’aviation belge. «En outre, j’ai chargé l’armée d’élaborer des pistes supplémentaires pour améliorer son attractivité en tant qu’employeur», ajoute Yuriko Backes.

Mais le Grand-Duché doit aussi former des officiers et sous-officiers supplémentaires pour gérer ces futures recrues. Entre 2020 et 2024, 24 candidats, en moyenne cinq par an, ont été envoyés à l’école des officiers de Bruxelles avec un taux de réussite de 50 %. Ils sont actuellement une dizaine à suivre cette formation. «Depuis 2017, 22 candidats ont été recrutés par la voie du recrutement direct. Parmi eux, 18 officiers ont achevé leur formation avec succès». Entre 2020 et 2024, un total de 56 sous-officiers et 25 caporaux ont également été formés. Des négociations sont en cours avec les pays partenaires, comme la France et la Belgique, pour obtenir davantage de place dans les écoles étrangères.

300 soldats pour le bataillon binational

Une partie de ces recrutements devra alimenter le futur bataillon belgo-luxembourgeois. Le plan pluriannuel de 2024 prévoit que 300 personnes seront affectés à cette unité même si les chiffres pourraient être adaptés au fil du temps. «La montée en puissance du bataillon s’étalera sur plusieurs années. Entre 2025 et 2028, environ 45 cadres supplémentaires par an seront nécessaires, répartis entre les différentes carrières», affirme la ministre.

Affectés à Arlon, ces militaires ne devraient pas toucher de compensations financières, la proximité du site avec le Grand-Duché ne créant pas de différence majeure avec une affectation sur le territoire national. Il est en revanche nécessaire que ces futurs effectifs puissent travailler dans de bonnes conditions. Le ministère de la Défense est donc en contact avec les autorités belges pour s’assurer que les équipements et infrastructures, mais aussi l’environnement proche (logement, fiscalité, accès aux écoles et crèches), seront optimaux pour les troupes luxembourgeoises.

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