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L’aigle Ryu s’était réfugié chez une famille de fauconniers : «On était subjugués!»


À Roussy-le-Village, Ryu s’est visiblement senti comme chez lui. (Photo : dr)

Le jeune pygargue du zoo d’Amnéville perdu de vue depuis dimanche avait élu domicile chez une famille… de fauconniers! Il a pu être capturé mercredi matin par ses soigneurs.

Alors que la rentrée scolaire faisait les gros titres lundi en Lorraine, une autre actualité a été très suivie chez nos voisins : la fugue d’un aigle du zoo d’Amnéville nommé Ryu, désorienté par des corneilles lors d’un entraînement en vol libre dans l’arène du parc.

Un feuilleton qui a tenu toute la région en haleine, signalements et photos inondant les réseaux sociaux, jusqu’à la capture de l’animal hier matin, à Roussy-le-Village.

Pendant que des groupes de Mosellans se lançaient activement à sa recherche, ce magnifique pygargue de Steller, classé «espèce vulnérable» et pouvant mesurer jusqu’à 2,50 mètres d’envergure, avait trouvé refuge à la frontière, chez une famille de cette localité proche de Frisange. Et le hasard a plutôt bien fait les choses.

«Mes filles m’ont alertée»

Dimanche, Viviane, David et leurs filles, Jeanne et Louise, ont ainsi eu la visite surprise de ce nouveau colocataire : «Je venais juste de lire l’avis de recherche, lorsque mes filles m’ont alertée», raconte la maman.

À l’étage, ses jumelles de neuf ans viennent en effet d’apercevoir par la fenêtre quelque chose d’énorme atterrir dans le jardin. «Elles connaissent bien les rapaces car on a plusieurs fauconniers dans la famille. On est descendus voir et effectivement, le pygargue était posé là, dans l’herbe. On était subjugués!»

Panique au poulailler

Pas une minute à perdre, le zoo est prévenu, et grâce à ses connaissances, la famille adopte d’emblée les bons réflexes : personne ne cherche à approcher l’aigle, un simple contact visuel suffisant à l’effrayer, tandis que les deux petits chiens de la maison sont gardés à l’intérieur.

Si le volatile cause malgré lui un vent de panique dans le poulailler du foyer, il ne montre aucune agressivité. «J’ai vu que c’était un jeune, je me suis dit qu’il ne chercherait pas à attaquer», précise Viviane.

Des échecs qui s’enchaînent 

Une heure plus tard, l’équipe du zoo débarque et réfléchit à la meilleure stratégie pour le récupérer en toute sécurité. Les soigneurs lui proposent de la nourriture pour l’attirer lentement vers eux, alors qu’il s’est posé sur le toit, mais il finit par se fatiguer et ne plus bouger.

Premier échec. Alors que la nuit approche, la décision est prise de retenter l’opération le lendemain.

De loin, Viviane a pu immortaliser l’impressionnant rapace, perché au-dessus du toboggan de ses filles. / Ⓒ Photo : dr

 

Lundi matin, alors que les enfants se préparent pour l’école, Ryu semble avoir pris son envol. Mais David, le papa, le localise dans les branches d’un chêne.

«Il est très attachant»

«On était constamment en contact avec le zoo. Le sauvetage de Ryu était devenu notre priorité. Il faut dire qu’avec son regard perçant et son air coquin, il est très attachant!», sourit la jeune femme, qui n’en revient toujours pas.

Entre dimanche et mercredi, les soigneurs se relayent tous les jours auprès du pygargue, mais les multiples tentatives pour l’attraper restent vaines. «Il partait quelques heures, puis revenait à chaque fois chez nous. Il avait compris qu’il y avait de la nourriture et que l’endroit était sûr.»

«Un petit pincement au cœur»

Enfin, hier matin, à force de patience, Ryu a pu être capturé et reprendre la route du zoo aux côtés de ceux qui prennent soin de lui depuis sa naissance dans la volerie.

«On a ressenti un petit pincement au cœur de le savoir parti, c’est sûr. Les soigneurs nous ont proposé de venir le voir un de ces quatre», ajoute Viviane, déjà nostalgique. Le zoo indique que le pygargue semble en bonne santé, et sera examiné par un vétérinaire pour s’en assurer.

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