Végétaliser les zones urbaines reste la solution la plus efficace pour préparer les villes aux vagues de chaleur. Le principe dit de «ville éponge» peut y contribuer aussi. Projets en cours.
Préparer les villes à affronter les vagues de chaleur qui vont devenir plus fréquentes, voilà un sujet dont s’emparent les députés libéraux Luc Emering et André Bauler.
Le ministre de l’Environnement, Serge Wilmes, leur indique que le gouvernement travaille sur le phénomène de canicule en citant d’emblée le futur plan national de santé environnementale, en cours d’élaboration par le Service de santé environnementale, ainsi que la stratégie nationale d’adaptation au changement du ministère de l’Environnement, qui abordent également les aspects d’urbanisme et de réduction des îlots de chaleur.
La végétalisation des zones urbaines est généralement l’une des mesures les plus importantes pour préparer les villes aux vagues de chaleur, assure le ministre.
Elle contribue à fournir de l’ombre et à rafraîchir l’air grâce à l’évapotranspiration. Planter des arbres suffisamment racinaires pour former une large canopée crée beaucoup d’ombre et réduit les températures locales. S’y ajoute la végétalisation des bâtiments, toits et façades, pour réduire les températures.
En ville, de nombreux espaces peuvent être aménagés différemment sans perdre leur fonction. Par exemple, les parkings peuvent être désimperméabilisés et remplacés par des parkings végétalisés et perméables à l’eau, idem pour les cours d’école.
Une autre mesure consiste à mieux gérer les eaux pluviales en ville. En permettant à l’eau de pluie de s’infiltrer, on crée davantage d’espaces verts qui se réchauffent moins. «Le principe dit de la « ville éponge« peut contribuer à la fois à la lutte contre la chaleur et à la réduction des inondations», explique Serge Wilmes.
Les corridors verts et d’air frais à proximité et dans les agglomérations sont essentiels pour maintenir un climat agréable, notamment en ville. En période de canicule, il est également crucial de veiller à ce que la température dans les bâtiments et les maisons reste aussi basse que possible. La rénovation et l’isolation des bâtiments sont des mesures essentielles que les particuliers et les communes peuvent mettre en œuvre.
L’isolation thermique permet de conserver la fraîcheur des bâtiments en été et de conserver la chaleur à l’intérieur en hiver, sans compter les économies d’électricité et de coûts que cela représente.
La rénovation des maisons est subventionnée par le ministère de l’Environnement via le bonus climat. Les communes bénéficient également d’un soutien de l’État pour la rénovation des bâtiments publics. Le ministère de l’Environnement propose aux communes un large éventail de financements dans tous ces domaines.
Plusieurs communes ont pris des mesures ces dernières années pour s’adapter aux impacts du changement climatique, notamment aux canicules. Les communes de Pro-Sud en sont un bon exemple, selon le ministre : elles ont récemment publié une étude bioclimatique pour l’ensemble de la région.
Ce travail a fourni de nombreuses informations, notamment l’identification des zones vulnérables aux îlots de chaleur. Autant d’informations qui peuvent servir à mettre en œuvre des changements urbains. La commune d’Esch-sur-Alzette, par exemple, a adopté un «plan résilience» local et recruté un «responsable résilience».
Consultation publique
Afin de soutenir les communes, le ministère de l’Environnement a lancé l’appel à projets «Plus de nature dans nos villes et villages» qui peuvent être cofinancés par le ministère de l’Environnement à hauteur de 500 000 euros.
Cet appel est renouvelé chaque année et, à ce jour, douze projets spécifiques ont été financés dans ce cadre. Cette année, au moins douze projets supplémentaires pourront bénéficier d’une subvention et pourront concerner les espaces publics, les cours d’école et les parkings publics.
Puis il y a le Pacte nature, qui encourage les communes à promouvoir les biotopes protégés en milieu urbain, les zones boisées ou encore la gestion écologique des espaces verts naturels. Le Pacte climat encourage et soutient également les communes dans leur adaptation au changement climatique.
En février dernier, un projet a été présenté, comportant 131 mesures concrètes pour se préparer aux conséquences négatives du changement climatique.
Une consultation publique a été organisée de février à mai avec sept ateliers thématiques et cinq soirées citoyennes organisés, auxquels plus de 500 personnes issues de tous les secteurs (privé et public) ont activement participé et formulé leurs idées concrètes. Les résultats sont en cours d’évaluation.
La stratégie d’adaptation au changement climatique sera adoptée par le Conseil de gouvernement à la rentrée, selon Serge Wilmes. Des mesures seront prévues dans tous les domaines et ce document sera mis en œuvre par l’ensemble du gouvernement et les ministères concernés.
Une modification de la loi relative à la protection de la nature et des ressources naturelles, a été déposée en octobre dernier. Elle stipule que les nouveaux quartiers PAP d’une superficie d’au moins 20 ares doivent comporter 10 % d’espaces verts.