FINALE DE LA DIAMOND LEAGUE, À ZURICH Comme on pouvait s’y attendre, Patrizia Van der Weken, toujours diminuée physiquement, a souffert, vendredi soir.

La saison estivale de Patrizia Van der Weken est très compliquée. Hormis un très bon 11« 05 pour sa toute première sortie extérieure de l’année à Doha, qui lui avait permis de se qualifier directement pour les championnats du monde de Tokyo, la sprinteuse luxembourgeoise a surtout couru aux alentours des 11« 20. À bonne distance de son record national (11« 00, aux championnats d’Europe de Rome l’an passé).

Des chronos en deçà de ce qu’elle a fait par le passé mais qui ont une explication très simple, comme elle l’expliquait lors des championnats nationaux à l’INS : «Mon corps ne me laisse pas tranquille cette année.» Entre maladie et pépins physiques à répétition, Patrizia Van der Weken n’est tout simplement pas actuellement en capacité d’être à son meilleur niveau.

Malgré tout, cela ne l’a pas empêchée, comme l’an passé, d’aller chercher au forceps une place en finale de la prestigieuse Diamond League. Neuvième à l’issue de la dernière manche à Bruxelles la semaine dernière, la protégée d’Arnaud Starck avait bénéficié d’un forfait pour se présenter sur la ligne de départ du Letzigrund, hier soir.

Un vent légèrement favorable

Comme ce fut le cas lors de la plupart de ses sorties extérieures, la météo ne devait pas être de la partie : «On attend beaucoup de pluie et du vent de face», confiait le technicien français la veille de la course. Les organisateurs avaient d’ailleurs préféré avancer le concours de perche féminine à la veille, histoire d’éviter une éventuelle annulation. Mais finalement, pas de pluie et un vent légèrement favorable attendait les neuf sprinteuses sur le coup de 20 h 02.

Une course qui a débuté par un coup de tonnerre. Coupable d’un faux départ, la vétérane ivoirienne Marie-Josée Ta Lou-Smith a écopé d’un carton rouge, synonyme de disqualification. Elle portera réclamation, ce qui lui permettra de courir. Elle terminera d’ailleurs troisième de la course en 10« 92 mais à l’issue de sa ligne droite, elle a droit à un DQ qui ne laisse aucune place au doute… avant que le temps ne soit finalement confirmé. Elle termine donc troisième d’une course dominée, comme prévu, par Julien Alfred. La championne olympique de Sainte-Lucie n’a été battue qu’une fois cette saison, par l’invincible américaine Melissa Jefferson-Wooden. Et hier, elle s’impose facilement dans un excellent 10« 76, devant la Jamaïcaine Tia Clayton (10« 84) et donc l’Ivoirienne qui a bien fait de poser réclamation alors qu’elle avait été prise avec un temps de réaction de 0« 047… 

Des signes encourageants

En revanche, comme on pouvait le craindre, la course est beaucoup plus compliquée pour Patrizia Van der Weken. Déjà pas avantagée par le couloir n° 1, elle rate un peu son départ en s’écrasant sur ses appuis, laissant filer la Néo-Zélandaise Zoe Hobbs, qui terminera sixième en 11« 09. Patrizia Van der Weken, comme à son habitude, se bat du mieux qu’elle peut, avec ses moyens du moment. Et face à certaines des meilleures sprinteuses de la planète, ça ne suffit évidemment pas pour rivaliser. Elle ne peut éviter la dernière place, même battue par l’invitée suisse Salomé Kora, qui court en 11« 21. De son côté, Patrizia Van der Weken franchit la ligne en 11« 26, sensiblement le même temps réalisé la semaine dernière en Belgique (11« 25).

Il s’agissait de la dernière course de la Luxembourgeoise avant de s’envoyer pour le Japon. Bien sûr, le résultat n’est pas forcément encourageant alors que les Mondiaux arrivent désormais à vitesse grand V. Mais la jeune femme sait qu’elle n’a pas actuellement toutes les armes pour lutter avec le gratin du sprint mondial. Toutefois, des signes à l’entraînement semblent plutôt aller dans le bon sens et font penser qu’elle sera de mieux en mieux d’ici Tokyo. Il reste un peu plus de deux semaines à Patrizia Van der Weken pour tenter de se rapprocher de son meilleur niveau. Et terminer en trombe à l’autre bout du monde une saison qui ne s’est clairement pas déroulée comme elle l’espérait.