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Moniteur sportif en été : «L’apprentissage doit être divertissant»


Milan Kroj posant ici sur le lac de la Haute-Sûre, à Lultzhausen, où il donne des cours d’activités nautiques. (photos Julien Garroy)

Quel est le quotidien d’un moniteur sportif en pleine période estivale ? Suivez Milan Kroj à Lultzhausen.

Il est à peine plus de midi quand Milan Kroj nous accueille tout sourire à l’auberge de jeunesse de Lultzhausen. Le soleil brille sur le lac de la Haute-Sûre, mais la chaleur n’en est pas étouffante pour autant. Une journée parfaite pour ce moniteur d’activités sportives de 28 ans. Cela fait maintenant trois ans qu’il tient ce poste.

L’été, c’est le cœur de son activité : «Je travaille surtout en saison», appuie Milan. Sortie vélo, tir à l’arc, escalade… Milan passe d’une auberge de jeunesse à l’autre pour donner ses différents cours. Et il retrouve surtout ses activités préférées : les sports nautiques. «Mon favori, c’est le stand-up paddle!» Dans à peine plus de deux heures, il sera d’ailleurs sur l’eau pour en encadrer un groupe.

Quand l’été pointe le bout de son nez, la saison commence sur les chapeaux de roues pour Milan et ses collègues moniteurs. «En fin de saison, nous faisons tout l’inventaire du matériel et nous rangeons tout sous des bâches en plastique… En début de saison, c’est l’inverse, nous défaisons tout ça», explique le jeune moniteur.

Ils prennent aussi du temps pour faire un récapitulatif en équipe et trouver de nouvelles choses à implémenter. «Cette année, nous avons lancé les sessions d’essai, c’est une bonne formule pour les touristes juste de passage.» Ils doivent également trouver les bonnes personnes pour gérer les locations, souvent des étudiants en CDD, et bien les briefer.

Je vois plein de gens tomber dans l’eau, et ça c’est super marrant

Une fois la saison lancée, les journées du moniteur ne se ressemblent jamais. Entre les différentes activités dans les diverses auberges, mais aussi les âges, les nationalités ou les types de personnes qu’il encadre, son environnement de travail change constamment. «Cela convient à ma personnalité. Je suis quelqu’un de très énergique et j’aime pratiquer plein d’activités différentes», sourit-il. En tant que responsable des sports et des activités, Milan est aussi chargé du travail plus administratif, tel que la création de nouvelles activités.

Et lorsqu’il encadre des groupes ou des sessions d’essai, le moniteur aime arriver en avance pour boire le café avec ses collègues. Il prépare ensuite tout le matériel, se renseigne sur les participants et, une dizaine de minutes avant le cours, il se change puis attend ses élèves… «souvent en retard».

Une fois qu’ils sont là, il est enfin temps pour lui de leur donner cours. Il commence toujours par leur faire une introduction avant de se lancer, et enchaîne ensuite avec les différents exercices. Une fois la séance finie, vient l’heure de tout ranger. «Et voilà !»

«Savoir attraper leur attention»

Milan a une philosophie bien particulière : «L’apprentissage doit être divertissant», dit-il convaincu. Alors, pour ce faire, le jeune moniteur essaye de rendre ses cours tout aussi marrant qu’ils sont utiles. «Quand j’ai des enfants, je rigole beaucoup avec eux, mais je leur explique aussi beaucoup de choses qu’ils pourront redire fièrement à leurs parents.»

Et lorsqu’il donne cours à des adultes, Milan tente de changer l’image du sport comme étant compétitif, difficile et douloureux qu’ils peuvent se faire. Pour lui, le sport c’est bien plus qu’une simple question «d’être bon», c’est surtout une question de «s’amuser».

«C’est important pour moi de montrer que c’est fun de bouger, que la sensation après une séance est géniale.» Surtout, rappelle-t-il, les études montrent que les gens bougent de moins en moins et restent de plus en plus sur leurs ordinateurs. «J’essaye d’avoir un impact sur la santé des gens. Même si je suis avec eux pour un court moment, j’essaye toujours de les marquer et de leur apporter quelque chose de positif.»

Et peu importe le groupe qu’il a, Milan s’adapte toujours à eux, et non le contraire : «C’est leur activité, pas la mienne, c’est à moi d’être flexible ! Même si j’ai toujours un plan et que je fais, en soi, la même chose, je change quand même ma manière de faire.»

Durant les premières minutes, Milan garde un œil sur ses élèves… Surtout ceux qui tombent à l’eau.

Son enthousiasme débordant est, selon lui, une qualité essentielle pour devenir moniteur. «C’est important de savoir attraper leur attention», estime-t-il. Comme il est important d’avoir une licence pour exercer professionnellement, un diplôme de sauveteur, ainsi qu’un «bon physique». «On a des semaines épuisantes, si on est les premiers à être fatigués durant les cours, ça ne le fait pas», rit-il. C’est d’ailleurs le plus difficile à tenir sur la longueur : «La motivation, je l’ai toujours, mais l’énergie peut se dérober parfois.»

S’il aime autant les activités dans l’eau, c’est parce qu’elles sont moins stressantes pour lui. «Quand j’encadre de l’escalade par exemple, je dois faire attention à tous mes élèves en même temps et avoir les yeux partout, pareil pour le vélo où les chutes peuvent être dangereuses.» Alors que sur l’eau, les participants ont leur gilet de sauvetage. S’ils tombent, le risque est moindre. Mais ce n’est pas la seule raison… «Je vois plein de gens tomber dans l’eau, et ça c’est super marrant», s’amuse-t-il.

«La pluie n’est pas un problème»

La sécurité est une part importante de son travail. «J’insiste toujours très clairement sur les règles à respecter au début du cours et je leur fais comprendre que s’ils ne les respectent pas, je ne serai plus le moniteur sympa, mais le moniteur sérieux», explique-t-il. Le port du gilet est aussi obligatoire, et des signaux sont mis en place pour assurer la sécurité. Et lorsque le temps ne permet pas de faire cours, soit il l’annule totalement, soit il change de matériel. «Les orages et les vents sont les plus dangereux, mais la pluie n’est pas un problème, ça peut même être très amusant!»

Et même s’il lui arrive d’avoir de mauvaises expériences, comme cette fois où un garçon a sauté dans l’eau malgré ses avertissements et a failli se noyer, Milan garde surtout en tête ses bonnes expériences : «C’est tellement gratifiant quand des gens me remercient et sont contents, ou quand je les revois des mois et années plus tard et qu’ils se souviennent de moi», sourit le moniteur.

Son souvenir préféré ? «Un jour de pluie, j’avais donné cours à un groupe de jeune vivant en foyer et ils étaient tellement enthousiastes de pouvoir faire du kayak… Parfois, les groupes qui pourraient sembler être les plus difficiles sont en fait les plus reconnaissants.» De quoi lui faire garder sa motivation et aimer son métier pour longtemps.

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