Et si on s’y mettait tous ? C’est, pour résumer, le thème d’une nouvelle campagne lancée pour protéger l’eau du Luxembourg.
«One water – Mir si Waasser» est le nom de la nouvelle campagne nationale lancée par l’administration de la Gestion de l’eau (AGE) et Citizens for Ecological Learning and Living (CELL). L’objectif peut sembler ambitieux, puisqu’il s’agit de «changer notre rapport à l’eau» en comprenant d’abord les causes de la dégradation de nos cours d’eau et en donnant «à chacun les moyens de comprendre, d’agir et de soutenir ce changement». Le message de l’administration et de l’association est clair : «L’eau nous concerne tous.»
L’idée de cette campagne s’inscrit dans le cadre de l’élaboration du 4e plan de gestion prévu par la directive-
cadre sur l’eau et part d’un constat simple : l’eau potable est certes de bonne qualité, mais malgré les efforts entrepris, aucune masse d’eau de surface n’atteint encore le «bon état» au Luxembourg. «Sur l’assainissement, des investissements importants ont été réalisés : stations d’épuration, réseaux, traitement des eaux pluviales…», explique Anne-Marie Reckinger, la directrice adjointe de l’AGE sur le site du CELL. Mais il suffit qu’un seul des nombreux indicateurs soit en dessous du seuil et c’est toute l’eau qui n’atteint pas un bon état.
Trois priorités mises en avant
Les raisons de cette dégradation de nos petites rivières, nappes souterraines et lacs sont multiples. Le CELL les recense : excès de nutriments et de pesticides issus entre autres de l’agriculture, pollution industrielle et domestique, artificialisation croissante des sols, effets du changement climatique et pressions liées à la croissance démographique et à l’urbanisation rapide. Tout ceci étant posé, que faire?
La campagne répond à cette question. Elle est axée sur trois piliers : utiliser l’eau de manière plus efficiente, redonner de la liberté aux rivières, réduire les pollutions. Chacun peut, à son échelle, protéger l’eau. Les agriculteurs en ajustant leurs pratiques, les communes en libérant de l’espace autour des cours d’eau pour leur permettre de retrouver leur lit naturel, les industriels en réduisant les polluants à la source, précise le CELL.
Les citoyens ont aussi un rôle à jouer en évitant certains produits cosmétiques, en ramenant leurs médicaments non utilisés à la pharmacie, en ne gaspillant pas l’eau à la maison. Enfin, note encore le CELL, les autorités publiques peuvent encourager les pratiques durables, faciliter les renaturations et sensibiliser plus largement.
Pour tenter de mobiliser un maximum de personnes, la campagne se déclinera sur les réseaux de l’AGE et du CELL. Sont d’ores et déjà prévu des conseils pratiques, des vidéos pédagogiques, des portraits… Et une consultation publique aura lieu fin 2025 afin de définir les enjeux majeurs en matière de gestion de l’eau.