Pour rallier la phase de ligue de la Ligue Conférence (C4) et rejoindre le F91 au panthéon du foot luxembourgeois, le FCD03 doit renverser ce jeudi en barrage retour le FC Drita, qui l’a déjà battu trois fois cet été.
Le 1er août 2024, malgré les trois buts de Jorginho Monteiro face à Ordabasy Chimkent (un à l’aller, deux au retour), Differdange voyait son aventure en Ligue Conférence prendre fin dès le 2e tour sur la pelouse des Kazakhs (4-4 sur l’ensemble des deux matches, 4 t.a.b. à 3). Un peu plus d’un an plus tard, son ancien buteur portugais s’apprête à découvrir la Ligue des champions avec un club… kazakh, le Kaïrat Almaty, devenu mardi l’invité-surprise de cette C1 en battant le Celtic Glasgow aux tirs au but.
Pendant ce temps, le FCD03 n’est qu’à une rencontre d’intégrer pour la première fois la phase de ligue de la C4, donc de rejoindre le F91, seule formation locale à avoir réussi pareille performance sur la scène européenne (en Ligue Europa, en 2018 et 2019), au panthéon du foot luxembourgeois. Les coïncidences ayant décidé de s’en mêler jusqu’au bout, c’est face au FC Drita, l’adversaire que Dudelange avait éliminé en barrages en 2018, que Differdange peut à son tour écrire l’histoire devant son public.
Facile à dire, moins à faire, pour des Differdangeois déjà battus trois fois d’un petit but cet été par les Kosovars (1-0 puis 2-3 au 1er tour de la Ligue des champions, puis 2-1 jeudi dernier au match aller), qui peuvent, eux aussi, entrer dans la légende de leur pays en cas de qualification inédite. «Ce n’est pas le rêve de 25, mais de 50 joueurs», synthétise Remy Manso, le directeur sportif du FCD03, pour qui les chances sont de l’ordre de «55/45, peut-être 60/40», en faveur des visiteurs.
«Si on ne le fait pas, on continuera le travail»
En d’autres mots : ce sera «difficile», mais pas insurmontable pour Differdange, qui a déjà vu pire sur la scène continentale («ce n’est pas Maribor, ni Ljubljana»), et a déjà prouvé au tour précédent contre le Levadia Tallinn qu’il était capable de renverser des situations mal embarquées (défaite 1-2 à l’aller, victoire 1-3 au retour). «Pour moi, c’était plus dur de tourner le match à Tallinn que de gagner à la maison contre Drita», veut croire le dirigeant, pas obnubilé par cette qualification dont lui et le président Fabrizio Bei rêvent pourtant ouvertement depuis le lancement de cette campagne début juillet.
«Être en play-offs, c’est déjà bien, replace Remy Manso. On fait déjà une très belle saison européenne, dans laquelle on a déjà empoché pas mal de points pour le ranking national (le coefficient UEFA) et le nôtre. C’est mon objectif d’aider cette équipe à aller en phase de ligue, et j’y crois. Mais si on ne le fait pas cette année, on aura vécu pas mal de belles choses, et on continuera le travail pour y parvenir l’an prochain.»
Pour le faire dès ce soir, il faudra selon lui «un stade qui fait la différence», et surtout «un match à la Differdange» de la part de ses hommes. «Si on joue mieux qu’eux, on va les battre, mais si on vient à mi-gaz, c’est fini, prévient le directeur sportif differdangeois. Ils (Drita) sont plus physiques, plus expérimentés, ils sont malins, et ils ont deux ou trois joueurs au-dessus, comme leur n° 9 (Arb Manaj) et leurs deux latéraux (Besnik Krasniqi à droite et Raddy Ovouka à gauche).»
Manso, lui, a «un très bon feeling» vis-à-vis de son groupe, à l’aube de ce rendez-vous potentiellement historique dont le ballottage défavorable au FCD03 l’excite plus qu’il ne l’inhibe. «Si tu m’avais demandé comment je veux rentrer dans les poules, c’est ça que j’aurais voulu, assure-t-il. Perdre à l’aller à l’extérieur puis gagner chez nous au retour, il n’y a pas mieux. Ça ne peut pas être plus beau.» Alors, pourvu que ce soit maintenant.
Sans Mfoumou ni Bruninho
C’est sans son milieu défensif portugais Bruninho, forfait, et surtout sans son feu-follet camerounais Boris Mfoumou, suspendu, que le FCD03 tentera de renverser Drita au Parc des sports d’Oberkorn. Expulsé dans le temps additionnel au match aller, le second n’a pris qu’un match de suspension au lieu des deux prévus en cas d’exclusion directe, et Remy Manso, remonté contre l’arbitrage au Kosovo, y voit la preuve que l’ailier avait écopé d’un «mini-carton rouge». Un mini-carton rouge aux grandes conséquences, tant les différences de Mfoumou auraient pu être utiles ce soir.