Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Lancé fin 2024 par trois amies entrepreneuses, le café citoyen mobile «Chez Nous» sillonne le pays, tissant du lien social sur son passage comme les anciens bistrots de village.
Six mois après le début de leur aventure, le pari est gagné pour Emma Zimer, Soïli Mathieu et Cécile Devroye, les trois co-fondatrices du café citoyen mobile «Chez Nous».
Déjà engagées dans des activités à impact sociétal, elles ont imaginé un endroit cosy où se retrouver et échanger, à l’image des bistrots d’antan. «Un élan du cœur», résumait Emma dans nos colonnes en décembre dernier.
«Dans nos villages aujourd’hui, il n’y a plus vraiment de café ou de lieu de rencontre interculturel et intergénérationnel où on se sent libre d’entrer et d’échanger dans une ambiance décontractée.»
Après une première édition couronnée de succès à Mondercange, la petite équipe s’est démenée pour trouver des soutiens et pérenniser l’initiative. Et leur idée lumineuse a convaincu un partenaire de poids : «L’Œuvre nationale finance en partie nos interventions, avec un engagement sur dix cafés, et les communes complètent directement le budget», précise Emma Zimer.
Des gens de tous horizons
Cette année, avec ces moyens supplémentaires, deux nouveaux cafés citoyens ont pu être organisés : au moulin de Beckerich le 20 mai, et sur le site de l’exposition LUGA à Ettelbruck le 17 juillet, avec un public de tous âges et de tous horizons.
«A Beckerich, on a accueilli des familles avec enfants, des seniors, des personnes âgées et, grâce à des contacts noués en amont auprès des acteurs locaux, des réfugiés du centre d’accueil de Redange-sur-Attert nous ont rejoints, dont beaucoup de femmes», souligne-t-elle.
«Puis, à Ettelbruck, c’était le début des vacances scolaires, on a eu beaucoup d’enfants et ados, des gens qui venaient de s’installer dans la commune, ainsi que des personnes en situation de handicap du centre de jour du Tricentenaire à Bissen, accompagnées de leurs éducateurs. Un chouette mélange!»
La fréquentation a dépassé les cent personnes à chaque fois, preuve de l’intérêt du grand public pour ce genre d’événement. En prime, ces cafés citoyens mettent en valeur des endroits qui méritent d’être plus connus des habitants.
«Tout le monde peut jouer»
Sur place, une foule d’activités attendent les participants – en plus d’un ticket pour une boisson gratuite – parmi lesquelles des animations pour laisser s’exprimer sa créativité, des mini-concerts ou encore des jeux géants en bois à poser sur les tables et à partager sans modération entre générations.
«Tout le monde peut jouer, c’est accessible même pour les personnes âgées ou avec handicap. Ces jeux suscitent un fort intérêt, on s’en rend compte, et on compte les développer pour les rendre encore plus inclusifs.» De quoi associer à ces moments de rire et de partage des groupes trop souvent laissés à l’écart de la vie en société.
«Comme une graine qu’on laisse pousser»
Séduites par ce concept misant sur le vivre-ensemble, de nouvelles communes ont déjà pris contact avec «Chez Nous» en vue de proposer prochainement un café citoyen sur leur territoire, dont Habscht et la Nordstad.
Une future édition pourrait également se tenir à Wiltz dans les mois à venir, voire même au-delà des frontières. «Du côté de la France, certains aimeraient répliquer nos cafés citoyens. On travaille donc sur un modèle qu’on puisse transmettre, comme une graine qu’on laisse pousser!»
Huit cafés à venir
À l’avenir, les entrepreneuses espèrent bien semer de la solidarité un peu partout et voir leurs cafés citoyens se multiplier et continuer à vivre sans elles. D’autant que Cécile s’est mise en retrait du projet pour le moment, et qu’ils demandent une importante masse de travail à chaque édition.
Une série de huit nouveaux cafés verront le jour à partir de cet automne au Luxembourg, et en coulisses, l’équipe est déjà remontée à bloc pour poursuivre sur sa lancée!
