Dans son cahier statistique no 30, l’Inspection générale de la sécurité sociale a étudié la «survie des nouveaux retraités» pendant 13 ans.
Une analyse de l’IGSS, publiée en juillet, s’est intéressée à l’impact du secteur d’activité du dernier emploi avant le départ en retraite sur la probabilité de survie des pensionnés. Pour ce faire, 5 264 assurés partis à la retraite anticipée entre 57 et 62 ans ont été suivis sur la période 2010-2024.
La population étudiée se composait de 3 742 hommes et de 1 522 femmes, parmi lesquels 3 840 étaient résidents. Sur ces 5 264 retraités, 2 847 personnes étaient de nationalité luxembourgeoise. Enfin, la durée de la carrière professionnelle au Luxembourg se situait entre 37,5 et 42,5 années, tandis que l’estimateur revenu à la base de la pension variait entre 1,75 et 2,25 fois le salaire social minimum. L’IGSS indique qu’en 2011 l’espérance de vie à l’âge de 57 ans étant de 26,4 années, ces 13 années d’observation représentent la moitié de l’espérance de vie de cette population.
Entre 2010 et 2024, 606 décès ont été enregistrés parmi cet échantillon. La probabilité de survie a atteint 89,4 %, un niveau proche de celui de la population résidente du même âge (88,9 %). Autrement dit, quitter le travail plus tôt n’a pas fait apparaître de surmortalité particulière. Toutefois, l’étude ne semble pas avoir pris en compte la mixité des carrières ni la pénibilité de certaines tâches.
Par ailleurs, il n’existe aucune différence nette selon les secteurs d’activité : industrie, construction, commerce, transport, finance, services techniques, administration publique ou santé humaine et action sociale ne montrent pas de risque statistiquement distinct.
En revanche, la variable réellement discriminante reste le genre. À caractéristiques comparables, le risque de décès est plus que doublé pour les hommes par rapport aux femmes (rapport de risques autour de 2,2).