Adopté par de plus en plus de médecins, le paiement immédiat direct peine encore à trouver sa place dans les hôpitaux. Mais la ministre de la Santé assure que des mesures sont prises pour le généraliser.
Après des débuts difficiles en 2023, le paiement immédiat direct (PID) commence à s’imposer. Actuellement, 57 % des médecins le proposent, permettant aux patients de ne plus payer que leur propre part. Mais ce déploiement connaît quelques ralentissements lorsqu’on s’intéresse aux praticiens des hôpitaux. Depuis l’année dernière, plusieurs établissements, comme le CHL, les hôpitaux Robert Schuman et le Centre Hospitalier du Nord, généralisent peu à peu ce système, souvent en commençant par un petit échantillon de médecins. En revanche, le Centre hospitalier Emile-Mayrisch, où des discussions sont en cours, n’a toujours pas sauté le pas.
Une situation qui a poussé le député Marc Goergen (Parti pirate) à demander à la ministre de la Sécurité sociale où en était le développement du PID dans le milieu hospitalier. D’après Martine Deprez (CSV), la réponse varie selon l’organisation de l’hôpital et le déploiement ne se fait pas forcément de manière centralisé. «Ainsi, là où les médecins exercent leur activité dans les services hospitaliers en pratique libérale et facturent eux-mêmes, ils décident, comme en cabinet privé, s’ils proposent un remboursement via le PID», explique la ministre. En revanche, là où l’hôpital offre une solution de facturation, comme c’est le cas au CHL, le PID peut progressivement être proposé de manière centralisée pour les différents services.
Des contraintes techniques subsistent
«Depuis le 1er juillet 2025, la CNS a mis en place toutes les dispositions nécessaires pour que la plupart des médecins puissent proposer le PID pour les actes prévus dans l’outil de calcul PID, ajoute Martine Deprez. Pour cela, il suffit que le médecin utilise une version de son logiciel métier compatible avec le PID.» Elle affirme également que des mesures sont prises pour l’étendre à un maximum de services et de prestations mais que cette généralisation reste en partie tributaire de conditions techniques et organisationnelles, ainsi que du statut des médecins.
Si un «travail actif» est mené avec les hôpitaux pour généraliser le PID, des exceptions devraient malgré tout demeurer. «Pour ces cas, une liste est disponible sur le site Internet de la CNS. Ces exclusions peuvent être d’ordre technique ou juridique.» Des efforts vont être faits pour réduire leur nombre afin de pouvoir proposer le PID au maximum. «Le ministère de la Sécurité sociale prévoit une augmentation significative de l’utilisation du PID dans les hôpitaux au cours des prochains mois», assure Martine Deprez.