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Un chercheur français menacé d’une lourde peine


Le chercheur était employé sur le sol russe par une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels. (photo AFP)

Laurent Vinatier, déjà condamné à trois ans de prison, est maintenant poursuivi par les autorités russes pour espionnage.

Le chercheur français Laurent Vinatier, déjà condamné à trois ans de prison en Russie, a comparu lundi lors d’une audience à huis clos devant un tribunal de Moscou pour des accusations d’«espionnage», laissant présager d’une possible prolongation de sa peine. La raison et le déroulé de cette audience restent obscures pour l’heure.

À son issue, la justice russe et l’avocat de Laurent Vinatier n’ont fait aucune déclaration. Laurent Vinatier est arrivé au tribunal menotté, vêtu d’un pull et d’un pantalon de jogging noirs, escorté par deux hommes, selon des journalistes sur place. À la sortie de la salle d’audience, où il a passé une vingtaine de minutes, il a déclaré être «fatigué» et il a répondu «oui» lorsqu’une journaliste lui a demandé s’il s’estimait «otage» du pouvoir russe.

Plus tôt dans la journée, une porte-parole du tribunal de Lefortovo, où se déroulait l’audience, avait confirmé qu’une enquête pour «espionnage» était lancée à l’encontre de Laurent Vinatier. Les autorités russes n’ont toutefois pas indiqué pour l’heure s’il avait été inculpé pour ces accusations, ou non, ou s’il avait été placé en détention provisoire dans l’attente d’un procès. Aucune accusation spécifique n’a été dévoilée par les enquêteurs ou le parquet.

«Agent de l’étranger»

Incarcéré depuis juin 2024, ce chercheur spécialiste de l’espace post-soviétique était employé sur le sol russe par le Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels, notamment s’agissant de l’Ukraine.

Laurent Vinatier a été condamné en octobre 2024 à trois ans de prison pour ne pas s’être enregistré en tant qu’«agent de l’étranger», un label utilisé par les autorités russes pour réprimer leurs détracteurs. Les nouvelles accusations d’espionnage le visant sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison. «Connaissant le gouvernement russe, on n’a pas été étonnés qu’ils le poursuivent à nouveau, qu’ils trouvent encore des choses à lui reprocher», a déclaré la mère du chercheur français, Brigitte Vinatier, peu avant l’audience lundi.

Se disant «prise de court» par ces nouvelles accusations, Mme Vinatier a dit ne s’attendre «à rien de bien, à rien de positif». «Les autorités françaises ont réclamé des nouvelles et des informations tout le temps avec un manque de réponses de la part des autorités russes qui leur ont dit simplement qu’elles seraient prévenues en temps voulu», a-t-elle indiqué.

Selon elle, son fils a été transféré récemment à la prison moscovite de Lefortovo, notamment connue pour accueillir des détenus visés par des affaires à résonance politique.

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