DIAMOND LEAGUE, VENDREDI À BRUXELLES Ruben Querinjean, invité de dernière minute, en a profité pour pulvériser son ancien record national du 3 000 m steeple pour le porter à 8’09″47. Avec la victoire en plus !
Initialement, le prestigieux meeting Van Damme ne rentrait pas forcément dans les plans de Ruben Querinjean. Mais au vu de sa saison impressionnante, le steepler luxembourgeois, en accord avec son coach Thomas Vandormael, a finalement accepté l’invitation. Résultat, alors qu’ils étaient en stage depuis deux semaines à Font-Romeu, histoire de préparer les Mondiaux de Tokyo pour lesquels il est déjà qualifié, les deux hommes ont sauté dans une voiture, traversé toute la France et rejoint la Belgique afin d’être sur la ligne de départ, ce vendredi soir au stade Roi-Baudouin de Bruxelles.
En effet, participer à une Diamond League, qui plus est en Belgique, pour celui qui détient la double nationalité belge et luxembourgeoise, ça ne se refuse pas. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Ruben Querinjean se souviendra longtemps de cette grande première en Diamond League. Sur la ligne de départ, le récent champion du monde universitaire ne fait pas partie des plus rapides sur le papier. Il n’a «que» le septième temps des engagés.
Et d’ailleurs, quand la meute est lâchée, Ruben Querinjean est plutôt en queue de peloton. Une position qu’il garde jusqu’aux 1 000 m. Par la suite, le Malmédien, sentant le danger, produit un effort pour éviter de laisser partir le groupe de tête dont fait notamment partie le Belge Tim van de Velde, parti sur les bases du vieux record de Belgique de Wiliam Van Dijck (8’1’01 au Van Damme en 1986).
La course s’accélère et le Luxembourgeois est toujours dans le bon tempo. Sixième à la cloche, il suit ses rivaux comme son ombre. Il profite de la dernière rivière pour se porter dans le trio de tête. Encore deuxième au passage du dernier obstacle, il réalise une fin de course de dingue pour sauter sur la ligne l’Éthiopien Getnet Wale, qui a pourtant couru en 8’07’57 cette saison. Et le chrono est forcément au rendez-vous : 8’09 »47! Non seulement, il explose son récent record national (8’14’33, temps qui le qualifiait directement pour Tokyo) mais en plus, il fait mieux que le record de Belgique! Le voilà donc détenteur des records nationaux du Luxembourg et de Belgique. Une performance hallucinante : «C’est incroyable de vivre ça. La dernière fois que j’avais couru, je m’étais dit que c’était possible de courir en 8’12’. Mais ici, tout était parfait, les lièvres, la wavelight. Tout était réuni pour faire un record. Ça montre que je suis en forme. À Tokyo, l’objectif, ce sera la finale. Mais pas de stress. Je veux juste faire de mon mieux», confie-t-il au sortir de sa course.
Van der Weken va devoir patienter
Sa joie contraste forcément avec la déception de Patrizia Van der Weken. La sprinteuse luxembourgeoise traverse une période un peu compliquée, même si elle est déjà, elle aussi, qualifiée pour Tokyo. Et ce vendredi, elle avait un objectif : réaliser un top 5 pour être assurée de se qualifier pour la finale de la Diamond League, la semaine prochaine à Zurich. Le tout, si possible, assorti d’un joli chrono. Malheureusement, la soirée ne va pas du tout se passer comme elle l’espérait. Si, devant, comme prévu, la fusée américaine invaincue Melissa Jefferson-Wooden avale la ligne droite en 10’76, créant un trou abyssal sur ses plus proches adversaires, Patrizia Van der Weken, de son côté, luttera jusqu’au bout pour finir avec une huitième place en 11’25, un centième derrière la Belge Delphine Nkansa. Elle ne battra que l’autre Belge, Rani Rosius, qui se contente de 11’42.
En soi, le chrono n’est pas infamant. Il reste dans la lignée de ce qu’elle fait depuis le début de la saison, hormis début mai à Doha, où elle avait couru en 11’05. Mais ce résultat est très loin du niveau actuel des meilleures mondiales. Et n’est pas bon non plus sur un plan comptable pour Zurich. La protégée d’Arnaud Starck, qui conserve sa neuvième place au classement de la Diamond League avec 13 pts, va désormais devoir patienter pour savoir si elle bénéficiera du forfait d’au moins une de ses adversaires, pour avoir une chance de faire mieux la semaine prochaine en Suisse. Nul doute qu’elle a à cœur de montrer un tout autre visage. L’air de rien, Tokyo se rapproche à grands pas. Et pour l’heure, ça semble arriver un peu trop vite pour l’Ettelbruckoise, en proie à des pépins physiques à répétition depuis le début de la saison estivale.