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Vendanges : Un top départ précoce «autour du 5 septembre»


Les conditions climatiques laisse présager des vendanges prématurées et un millésime prometteur. (Photo : archives lq/didier sylvestre)

Selon les dernières analyses de l’Institut viti-vinicole, les vendanges devraient pouvoir débuter presque deux semaines avant la date habituelle en Moselle.

Au bout du fil, Christopher Simon se montre confiant, mais emploie le conditionnel par précaution. Selon les analyses des vignobles réalisées mardi par cet expert de l’Institut viti-vinicole (IVV) à Remich, «les vendanges devraient pouvoir commencer autour du 5 septembre». Bien que cette date reste à confirmer par l’IVV lors d’une annonce officielle et que d’éventuelles complications météorologiques puissent la compromettre, les vendanges s’annoncent bien plus précoces qu’à l’accoutumée. En général, elles ont lieu aux alentours de la mi-septembre.

«C’est très tôt, mais ce n’est pas le record», précise le consultant en viticulture. Il suffit de remonter trois ans en arrière, lorsque les vendanges de 2022 avaient commencé la semaine du 24 août pour la récolte du crémant. Les vendanges pour le vin rouge avaient, elles aussi, eu lieu très tôt, autour du 5 septembre, soit une quinzaine de jours avant la moyenne qui, depuis 1966, tournait autour du 22 septembre.

Une météo favorable en août

Cela n’aura échappé à personne, l’été a globalement été chaud pour une grande partie de l’Europe touchée par des vagues de chaleur parfois record. La précocité au Grand-Duché n’est donc pas une exception. En France, dans le Maine-et-Loire ou l’Alsace, le coup d’envoi pour les cépages à crémant a eu lieu les 18 et 19 août, soit trois semaines et dix jours plus tôt que l’an dernier.

Pour les coteaux luxembourgeois, «cela a été très bénéfique pour les vignes d’avoir beaucoup d’eau au début du mois d’août. Depuis, les chaudes températures leur ont permis de très bien se développer et de permettre une récolte si tôt», indique Christopher Simon.

Ce dernier se base sur des analyses bihebdomadaires, publiées chaque lundi et mardi, qui lui permettent d’avoir une vue d’ensemble sur les vignobles de l’IVV ainsi que sur les variétés expérimentales, les vignobles de particuliers et ceux de la coopérative Vinsmoselle. «Nous prélevons des échantillons que nous étudions dans notre laboratoire afin de mesurer le taux de sucre, le taux d’acidité et nous allons aussi dans les vignes observer les baies et goûter le raisin.»

Le choix d’une date «est très important, car il faut que le niveau de sucre ne soit pas trop élevé et que celui de l’acidité ne soit pas trop bas, notamment pour la production de crémants».

«Cela ressemble à l’année idéale»

Fort de ses observations sur l’auxerrois, le chardonnay, le pinot gris ou encore le rivaner, Christopher Simon annonce également que «si l’on regarde à l’instant présent, cela ressemble à une année idéale pour le vin». Toujours en précisant «qu’il peut se passer beaucoup de choses en quelques jours», l’expert estime que les conditions en 2025 ont été «presque parfaites».

«Il a fait assez chaud, il y a eu assez d’eau et pas beaucoup d’épisodes de gel, donc il n’y a pas eu de gros impact climatique.» Le millésime 2025 est donc prometteur, mais l’avenir de la viticulture n’est pas si rose pour autant en raison du réchauffement climatique, plus que jamais visible cette année sur les dates des vendanges.

Lorsqu’ils sont sporadiques, les épisodes de chaleur apportent un fort ensoleillement bénéfique pour le développement des grappes. Par contre, l’enchaînement d’épisodes caniculaires «peut être un danger». «En faisant les vendanges de plus en plus tôt et sous de chaudes températures, il y a un risque d’attirer plus d’insectes et des maladies», prévient-il.

Le goût peut également être altéré, «car si nous avons beaucoup de soleil, nous avons alors beaucoup de sucre dans les grappes et cela augmente le taux d’alcool à un niveau que nous ne souhaitons pas, ce qui est un problème». La chaleur a aussi un impact sur l’arôme fruité, l’acidité et peut aussi provoquer un vieillissement prématuré du vin. Toujours est-il que pour l’instant, l’heure est à l’optimisme en Moselle.

La répartition des cépages

Selon les chiffres recensés en mai 2024 par l’Institut viti-vinicole, les 1 213 hectares du vignoble mosellan sont divisés entre neuf cépages principaux, dont les proportions sont les suivantes : rivaner (18,9 %), pinot gris (16 %), auxerrois (14,7 %), pinot blanc (13,1 %), riesling (13,1 %), pinot noir (10,9 %), chardonnay (4,9 %), elbling (4 %) et gewürztraminer (1,6 %). Les cépages blancs représentent ainsi environ 90 % du vignoble mosellan.

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