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[Sélection nationale] Staff, joueurs, objectifs… ce qu’il faut retenir de la première conférence de presse de Jeff Strasser


Jeff Strasser est apparu très souriant pour sa première face à la presse en tant que sélectionneur national. (Photo Luis Mangorrinha)

La première sortie publique de Jeff Strasser dans le costume de sélectionneur des Rout Léiwen, ce mercredi à Mondercange, a été riche en enseignements en vue des deux rencontres de début septembre contre l’Irlande du Nord et la Slovaquie, qualificatives pour le Mondial-2026. Tour d’horizon.

 

Huet promu, Mutsch reclassé

Alors qu’on aurait pu s’attendre à ce que Paul Philipp, le président de la FLF, siège à ses côtés pour son intronisation officielle, Jeff Strasser s’est présenté face aux médias en compagnie de Marc Diederich, le juriste de la Fédération, Bob Fries, son responsable marketing, et de Manou Cardoni, le directeur technique national. Au-delà de sa légitimité sportive, la présence de ce dernier n’avait rien d’anodin : il fera partie du staff de Strasser pour les deux rencontres de septembre contre l’Irlande du Nord (le 4) et la Slovaquie (le 7). Dan Huet aussi : le sélectionneur des U21 va quitter ses fonctions, qu’il occupe depuis mai 2023, pour devenir adjoint chez les A, et être remplacé à la tête des espoirs luxembourgeois par… Mario Mutsch, qui officiait depuis 2019 comme adjoint de Luc Holtz (en plus d’être le sélectionneur des U17 puis des U19), et dont le nom circulait justement parmi ses successeurs potentiels. Si Rui Forte (coach des gardiens) et Claude Origer (préparateur physique) restent en poste, le deuxième adjoint, Gilles Rousset, ne figure pas non plus dans le nouveau staff. Façon de tourner définitivement la page Holtz?

 

Une première liste «classique»?

Vu le timing séparant la nomination de Strasser de ses débuts sur le banc des Rout Léiwen, «il n’y aura pas révolution» le jeudi 28 août, date à laquelle la liste des joueurs retenus pour le lancement des éliminatoires du Mondial-2026 sera dévoilée, a prévenu le nouveau sélectionneur. «Il y a une très belle ossature et un certain noyau avec des joueurs confirmés qui jouent à l’étranger, et cela restera pour les mois à venir la base de joueurs et la base de travail», a justifié le technicien de 50 ans. Au sein du «grand noyau des 30-35 joueurs évoluant à l’étranger ou au Luxembourg», les ultimes arbitrages tiendront notamment compte des états de forme, du nombre de matches déjà disputés par chacun depuis la reprise, du degré d’intégration dans leur nouveau club des uns (Korac, M. Martins, Veiga, V. Thill, Curci…) et des éventuelles tractations autour des autres en cette période de fin de mercato, a-t-il précisé.

 

Gerson Rodrigues, pas le sujet

Derrière le Roumain Mircea Lucescu (41 matches au Dynamo Kiev), Jeff Strasser est le deuxième entraîneur à avoir le plus souvent dirigé Gerson Rodrigues en club avec 28 rencontres, lors de la saison 2016/2017 au Fola. Celle-ci s’était soldée par le record de buts de l’attaquant sur un exercice (13), et son grand envol vers l’étranger et le monde professionnel, chez les Néerlandais de Telstar. Mais pour revoir les deux hommes sur une même feuille de match, il faudra patienter, Gerson ayant été écarté de l’équipe nationale «jusqu’à nouvel ordre» par la FLF, le 5 août. Et après? Pas surpris que la question de savoir si le meilleur scoreur de l’histoire des Rout Léiwen (23 buts) pouvait ou non redevenir un élément important de la sélection sous son mandat, Strasser a préféré ne pas trop en dire, s’en tenant à la décision de la Fédération : «Jeudi prochain, il y aura un cadre pour lequel il ne sera pas sélectionnable. Après, on ne sait pas ce que le futur va donner mais ces derniers temps, on a beaucoup parlé de cette personne alors aujourd’hui, on va parler de l’équipe nationale et des personnes concernées par les deux prochains matches».

 

Un espoir pour Moris…

En plus de son changement de sélectionneur et de l’inéligibilité – au moins temporaire – son buteur (Gerson Rodrigues), le Luxembourg va-t-il aussi devoir faire une croix sur son gardien et 4e joueur le plus capé (72 sélections) de son effectif actuel (derrière Laurent Jans, 111, Lars Gerson, 97 et Christopher Martins, 75, et à égalité avec Gerson Rodrigues), Anthony Moris? Dans une interview à nos confrères belges de la Dernière Heure, le 15 août, l’ancien portier de l’Union Saint-Gilloise a confié qu’il envisageait très sérieusement, à 35 ans, de prendre sa retraite internationale pour accorder du temps à sa famille et éviter, à chaque trêve, de laisser femme et enfants seuls en Arabie Saoudite, où il évolue désormais (à Al-Khaleej). Il s’en était d’ailleurs ouvert à Luc Holtz avant la démission de ce dernier, survenue le 11 août. «Il a émis ses idées sans prendre de décision concrète, a toutefois nuancé le nouveau sélectionneur, décidé à le convaincre de poursuivre l »aventure. J’ai essayé de le joindre depuis hier (mardi) et j’espère pouvoir lui parler. La volonté de tout le monde est de continuer à avoir Anthony sous le maillot des Rout Léiwen.» Fin du suspense dans une semaine.

 

… moins pour Chanot

Plus appelé depuis octobre, Maxime Chanot (35 ans, 71 sélections) avait prévenu en novembre, au moment de sa passe d’armes médiatique avec Luc Holtz, qu’il n’arrêtait pas la sélection, ouvrant ainsi la porte à un éventuel retour chez les Rout Léiwen en cas de changement de sélectionneur. Mais si Strasser entend «échanger» avec lui «comme avec beaucoup de joueurs», le défenseur central ne semble pas constituer une option à court terme aux yeux du nouvel homme fort des Rout Léiwen, pour qui «le temps de jeu et les performances en club» constitueront le principal juge de paix. Or, en plus de s’être «très négativement prononcé sur différentes choses» et d’avoir «dit lui-même que sa volonté de jouer pour l’équipe nationale n’était plus trop présente», Chanot «n’a plus trop joué ces derniers temps» au Los Angeles FC (une seule apparition en 2025), a rappelé le technicien. «Il faudra voir ce que ça donnera à l’avenir», a suggéré Strasser. Mais pour septembre, c’est très, très compromis.

 

Continuité et attractivité

Si l’Allemagne partira ultra-favorite, le Luxembourg a le droit de penser qu’il peut faire le match avec l’Irlande du Nord et la Slovaquie dans la course à la 2e place du groupe A des éliminatoires du Mondial-2026, qualificative pour les barrages. Mais Jeff Strasser l’a assuré ce mercredi :  il n’a pas été question «d’objectifs et de buts précis» dans ses discussions avec la FLF. Ce qui ne l’empêche pas, à titre personnel, de fixer les grandes lignes de son mandat : «J’aimerais pouvoir continuer à développer l’équipe nationale, comme Luc (Holtz) l’a fait, d’être dans la continuité avec bien sûr, comme chaque entraîneur, des idées de jeu basées sur l’attractivité, la possession, la créativité. Chose qui aujourd’hui, avec le potentiel des joueurs, est possible et il l’a montré. Après, il s’agira d’avoir une idée de jeu concrète et simple à laquelle joueurs adhèrent et qui ne soit pas trop dure à mettre en place car on a souvent peu de temps pour travailler en sélection». Le sélectionneur n’aura ainsi que deux ou trois séances d’entraînement pour préparer sa grande première contre l’Irlande du Nord.

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