Après quelques semaines de vacances, où il a notamment retrouvé sa grande amie Summer McIntosh, auréolée de quatre titres mondiaux, Finn Kemp s’apprête à découvrir un nouvel environnement.
On l’avait quitté au mois de juillet, quand il avait été le seul nageur représentant le Luxembourg aux Universiades, en Allemagne : «Une très belle expérience même si les chronos n’ont pas été top», indique Finn Kemp
Ainsi s’achevait une saison particulière et difficile, avec des soucis personnels et, pour ne rien arranger, son éviction -comme des centaines d’autres nageurs- de son université d’ASU, où évoluera cette saison Rémi Fabiani.
Mais c’est dans l’adversité qu’on voit de quel bois certains sont faits. Et clairement, pour Finn Kemp, c’est du bois solide! Alors que depuis le mois de février, il a été écarté du groupe élite de son université et qu’il a dû s’entraîner dans son coin, il n’a rien perdu de son talent. Et a pu le démontrer à de multiples reprises. Que ce soit au prestigieux meeting TYR Pro Series de Fort Lauderdale, ou encore aux championnats d’Europe U23. Deux rendez-vous sur lesquels il a signé certains de ses meilleurs résultats en carrière.
Où nager l’an prochain ?
Il rêvait d’aller aux championnats du monde de Singapour mais même s’il avait réalisé les minima B, il a dû laisser la place à Joao Carneiro qui était allé plus vite. C’est donc à l’Universiade allemande qu’il a achevé sa saison, au sortir de championnats nationaux où il a ajouté quelques lignes à son palmarès.
En vacances, il devait prendre une décision : où nager l’an prochain. Il avait réduit son choix à deux possibilités. Un vrai choix du roi puisqu’il pouvait soit s’engager à l’Université de Colombie-Britannique de Vancouver, tout simplement l’une des 40 meilleures universités au monde, soit opter pour Loughborough, en Angleterre, là où un certain Laurent Carnol a étudié brillamment il y a une quinzaine d’années.
Direction Loughborough
Après avoir beaucoup pesé le pour et le contre, il a finalement opté pour la Grande-Bretagne. Pour plusieurs raisons : «Je me suis décidé il y a environ trois semaines. Déjà, j’ai été très impressionné par l’équipe de Loughborough et je pense que la manière de s’entraîner me convient mieux. J’ai discuté avec les coaches et j’ai senti qu’ils étaient très intéressés par mon projet. J’ai à cœur de trouver un endroit où on n’est pas un nageur parmi d’autre mais où on s’intéresse à toi et j’ai senti cela en parlant avec eux. En plus au Canada, je ne pouvais pas avoir accès au centre de haute performance, puisqu’il est réservé aux Canadiens. Ensuite, sur le plan académique, je pourrai étudier un domaine qui m’intéresse, à savoir les études de profs de sport, alors qu’au Canada, c’était plutôt orienté sur du business. Donc, ça me convient mieux à Loughborough. Bien sûr, le fait d’être tout près de la maison a pesé. Je sais que mes parents peuvent venir me voir le jour-même en cas de besoin. Et puis ça me permet de venir faire des stages au Luxembourg, des compétitions au Luxembourg.»
Une fois son choix fait, il a pris l’avion pour s’envoler au Canada et retrouver une certaine Summer McIntosh, tout simplement la meilleure nageuse du monde actuellement, qui est rentrée de Singapour avec quatre titres mondiaux. Finn Kemp et la jeune championne sont très proches : «C’est vraiment ma meilleure amie. Elle connaît toute mon histoire et je sais tout d’elle.» En effet, les deux se sont retrouvés quand Finn Kemp a rejoint, avant l’université, les Sarasota Sharks, où s’entraînait déjà la Canadienne, qui venait de battre deux records du monde. Comme elle était spécialiste du 4 nages et Finn Kemp plus axé sur la brasse, les deux se sont souvent entraînés ensemble : «Le coach me sortait de l’eau pour me montrer des points chez Summer que je pouvais améliorer. Et il la sortait de l’eau pour lui montrer ma technique en brasse.»
«J’ai pris mon visa pour trois ans»
Même s’ils ne se voient pas souvent, les retrouvailles sont toujours très attendues. Et après ses Mondiaux, elle avait convié toute la bande de potes chez elle, dans sa maison au bord du lac Muskoka, pas loin de Toronto : «C’était cool. On a sauté d’un pont, on a nagé un peu dans le lac, j’ai essayé pour la première fois du wakeboard. On était contents de tous se retrouver.» Quant à savoir si la notoriété a changé la mentalité de sa meilleure amie? «Pas du tout. Elle est restée la même.» Il sait même ce qu’elle s’est offert pour son anniversaire, hier, pour ses 19 ans : «Elle se fait opérer des dents de sagesse!»
Désormais de retour après quelques jours auprès de ses amis, Finn Kemp est dans les préparatifs : «J’ai pris mon visa pour trois ans. Je vais partir le 17 ou 18 septembre.» Mais d’ici là, il prendra la direction de l’Afrique du Sud. En effet, il s’envole lundi prochain à destination de Pretoria afin de faire un stage de deux semaines auprès de Rocco Meiring, le coach de Pieter Coetzee, qui est rentré de Singapour avec le titre mondial sur 100 m dos. L’occasion de découvrir un nouveau pays et une nouvelle méthode d’entraînement. Cette saison sera celle des nouveautés pour Finn Kemp!