Depuis le 25 juillet, le nouveau quartier Elmen, à Kehlen, dispose de deux voitures mises en carsharing par la commune, avec le soutien de l’ACL.
Novateur est le terme utilisé depuis des années pour qualifier le quartier Elmen, dans la commune de Kehlen. En tant que promoteur public, la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM) avait présenté en 2018 ce quartier divisé en trois villages en mettant en avant un concept basé sur une utilisation raisonnée de la voiture.
À ce jour, le premier village d’Elmen est sorti de terre sans places de stationnement ni garage individuels mais avec des parkings collectifs et centralisés. Il promeut la mobilité douce et propose deux voitures en autopartage. Officiellement présenté le 16 juillet par des représentants de la commune et de l’Automobile Club du Luxembourg (ACL), le service d’autopartage fait figure d’anomalie pour un village de 750 habitants.
Se débarrasser d’une voiture
Si la commune propose ce service, c’est en réaction à des études menées auprès des habitants. «Nous avons constaté que 70 % des ménages avaient deux voitures, ce qui nous a étonnés, car ce n’est pas l’idée de départ pour le quartier», raconte Marc Bissen, premier échevin. Une seconde enquête a ensuite montré qu’un tiers des habitants étaient prêts à se séparer de leur second véhicule si un service d’autopartage existait.

Forte de cet enseignement, la commune s’est rapprochée de l’ACL afin de lancer l’autopartage de deux Renault 5 électriques jaune vif. «Nous ne voulons pas être un opérateur de carsharing, nous sommes un facilitateur», souligne Sophie Montreuil, responsable du projet pour l’ACL. C’est grâce à ce rôle d’entremetteur que le lien a été fait entre Kehlen et Moovee, qui fournit l’application qui permet de louer les voitures à des tarifs voulus accessibles. Un kilomètre coûte 40 centimes, auxquels s’ajoutent 2,75 euros par heure entre 7 h et 20 h ou 1,5 euro par heure entre 20 h et 7 h.
«Si nos frais sont couverts, c’est déjà bien»
«On ne va pas gagner de l’argent et si nos frais sont couverts, c’est déjà bien», reconnaît d’emblée le premier échevin. Contrairement aux services Carloh et Flex, très déficitaires (lire ci-dessus), il n’y a pas de pression financière, car «nous n’avons pas le même modèle», précise Sophie Montreuil. «Nous sommes un petit projet pilote local, notre objectif est qualitatif. Et pour nous, c’est aussi une façon d’apprendre les usages du carsharing afin d’accompagner les communes dans leurs besoins en mobilité.»
Opérationnel depuis le 25 juillet, le service proposé par Kehlen, l’ACL et Moovee est «en lancement progressif». Les premiers chiffres d’utilisation seront livrés en fin d’année, selon la chargée de projet de l’ACL. «Un bilan sera fait dans un an», annonce, pour sa part, l’échevin. Il sera alors temps d’adapter, si besoin, l’offre, la flotte ou la communication.