Alors que la défense a été pointée du doigt à l’aller, Kevin D’Anzico assume un ratage. Mais avec une envie décuplée.
C’est quoi, « un jour sans », puisque c’est l’expression consacrée qu’on utilise dans le milieu après le genre de rencontre que vous avez vécue, défensivement parlant, à l’aller, contre le Levadia…
Kevin D’Anzico : (il rit) Honnêtement? Je ne sais pas du tout! Après le match, j’ai lu les articles. Et on a été cassés, nous, la défense. Après, ce n’était pas injustifié. Il faut savoir regarder la vérité en face : ce qui a été raconté dans les journaux, c’est ce qui s’est passé. On sort de trois ou quatre années où l’on a sorti des performances incroyables et tous les médias parlaient de nous sur un autre ton. Alors si on n’accepte pas les critiques qui sont arrivées après le match contre le Levadia, on se ment à soi-même. Défensivement, jeudi dernier, on n’y était pas! Mais c’est passé et on a le devoir de s’améliorer pour redevenir ce qui était, la saison passée, la meilleure défense du pays et même d’Europe au niveau des statistiques! On a les mêmes joueurs, qui ont les mêmes qualités et on n’est pas moins bons. C’est juste qu’on sort de trois ou quatre années où l’on connaissait tellement le système qu’on pouvait le jouer à l’aveugle.
On a beaucoup parlé des erreurs individuelles, mais il y a aussi eu des failles collectives, de celles qui fragilisent tout l’édifice et vous mettent, vous, les défenseurs, sous une lumière défavorable.
Ah c’est toujours comme ça. Ce n’est pas pour rien qu’on disait, quand ça allait bien, que la défense de Differdange, ce n’est pas seulement les trois de derrière, mais toute l’équipe. C’est pareil quand ça va mal : c’est toute l’équipe. Là, on a changé de tactique, de façon de presser, de positionnement.
C’est un problème de système ?
Non, ce système ne nous coûte rien. Je ne dis pas que c’est le système. Le système, il est juste, on doit juste s’y adapter. Là le problème, précisément, c’est les erreurs individuelles. Des erreurs que tu ne peux pas commettre au niveau international. Et ça, ce n’est pas le système. On sait qu’il a changé, à nous de l’utiliser un peu mieux. Mais on sait aussi qu’avec ce système, on va pouvoir faire encore plus mal aux adversaires. Très mal même. On va pouvoir aller chercher l’adversaire beaucoup plus haut. Et en deuxième mi-temps, contre Tallinn, on s’est créé beaucoup d’occasions. On leur a fait mal et même peur en les déstabilisant souvent. Tout le temps en fait.
Avec ce système, on va pouvoir faire encore plus mal aux adversaires. Très mal même
Samir Hadji nous disait, après l’aller, que ce n’est pas parce qu’il avait inscrit un doublé qu’il avait pris l’ascendant psychologique sur l’adversaire. Alors on peut dire la même chose, à l’inverse, de Musaba, qui vous a fait beaucoup de mal, avec lui aussi un doublé inscrit ?
Ah, mais je sais que lui, on va le regarder dans les yeux. Tant mieux s’il croit que ce sera facile. Il y a peut-être deux ou trois situations, à l’aller, où on n’a pas fait le taf, mais on ne refera pas les mêmes erreurs. On n’a pas peur de lui. Au contraire : ce sera beaucoup plus dur pour lui, on sera au plus proche!
Le scénario idéal, ce soir ?
Le scénario catastrophe serait de commettre de nouveau les mêmes erreurs. Dans ce cas, impossible d’envisager de se qualifier. Mais ça n’arrivera pas : on a pris une baffe et on a retenu la leçon. On a tous débarqué ici avec la rage. On vit une forme de frustration. On s’était préparés à prouver qu’une équipe du Luxembourg, dont on dit qu’elles ne sont jamais prêtes quand arrivent les Coupes d’Europe, est capable de faire le boulot. On n’est pas qu’une petite équipe du Luxembourg et on veut prendre notre revanche.