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Train 1900 : deux bénévoles peuvent en cacher deux autres


Anja et Jacques sont bénévoles au Train 1900 depuis une dizaine d’années.

Parmi la cinquantaine de bénévoles du Train 1900 au Fond-de-Gras, certains prêtent main-forte en famille.

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Il est fort possible que vous ayez déjà rencontré un membre de la famille Broy sans le savoir. Lors du festival Blues Express par exemple, au Fond-de-Gras, à l’entrée de la «Stage Gare Train 1900» quand, tenaillé par la faim entre deux concerts, vous avez commandé une grillade. C’était sans doute Jacques, le père, derrière le barbecue.

Ou bien, à l’occasion d’un autre évènement, c’est peut-être Anja, la mère, qui vous a servi à la buvette, sur ce site singulier où les visiteurs remontent le temps jusqu’au siècle dernier. Et si vous avez pris place à bord d’un train d’époque, il y a de grandes chances pour que le conducteur ou le chef de gare ait été l’un des deux fils du couple.

Anja (58 ans), Jacques (60 ans), Michel (26 ans) et Olivier (28 ans) sont, depuis plus d’une dizaine d’années, bénévoles de l’ASBL AMTF Train 1900, qui gère la restauration et l’exploitation du Train 1900.

Une aventure de famille née de la passion des deux garçons pour les trains. «Ils en étaient complètement fous», se souvient Anja en riant. Quand jouer aux petits trains en Lego n’a plus suffi, il a alors fallu les emmener sur le site du Fond-de-Gras chaque week-end. «Ils se sont inscrits dans l’association et ont grandi dedans», résume Jacques.

Lui était alors bénévole dans un club de football qu’il a fini par lâcher pour le Train 1900 quand, à force d’y déposer ses enfants, il s’est lié d’amitié avec un membre de l’association, actif au barbecue. «Il allumait toujours un petit feu», rapporte Jacques en riant.

«Même quand il y avait une file de 50 personnes pour une saucisse. On en a toujours ri et c’est comme ça que j’ai commencé les grillades.» Anja est aussi devenue bénévole un peu par hasard : «Un jour, on m’a demandé de cuisiner parce qu’il manquait du monde pour le menu du dimanche. J’ai accepté et quand l’une des dames les plus âgées a arrêté, j’ai pris sa place.»

«On est des amis !»

De mai à septembre, Anja est présente au Fond-de-Gras les jeudi, samedi et dimanche, sans compter les jours où des groupes ou entreprises ont réservé un trajet privé en train, tantôt aux boissons, tantôt aux grillades.

Une fois par semaine, elle prépare des lasagnes et d’autres pâtes, parfois un plat ancien pour les volontaires actifs sur le site. Jacques, lui qui aime voyager, organise son emploi du temps en fonction du planning des bénévoles établi par… Olivier. «Mon grand me fait un calendrier dans la cuisine pour toute la saison : « papa, là tu dois rester, là aussi et là encore »», rigole-t-il.

Olivier, l’un des deux fils, gère le planning des bénévoles, mais n’hésite pas à enfiler le costume ou à conduire une locomotive quand il le faut.

Les deux fils non plus ne comptent pas leurs heures, malgré leurs 40 heures de travail à côté. Michel a suivi la formation pour la locomotive à vapeur et Olivier, celle pour les petits trains. «Une machine à vapeur, ça se prépare huit heures avant, le temps de mettre l’eau, le charbon, d’allumer le feu et d’avoir la bonne pression pour partir. C’est tout un processus. Si Michel doit rouler le dimanche à 13 h 20, il part déjà tôt le matin pour allumer la machine», indique Jacques.

Tout cela a une utilité incontestable. Pour le Train 1900 d’abord : le travail de la cinquantaine de bénévoles permet à l’ASBL d’acheter du charbon et d’effectuer les réparations nécessaires sur les machines ou les rails.

Et puis, surtout, explique Anja, «il y a une bonne ambiance. Nous sommes des amis !». Jacques ne dit pas le contraire, louant «l’ambiance, la nature et l’amitié. Sans oublier les rencontres avec des visiteurs qui reviennent régulièrement».

Le train à vapeur, ici au départ de la gare de Pétange, ne circule qu’à l’aide de bénévoles.

Une fabrique à lien social et à anecdotes en pagaille, comme celle où, au Blues Express, deux types se sont battus… pour une côtelette. Bagarre générale, pompiers, ambulance et police parce que l’un des hommes avait été servi 30 secondes avant l’autre.

Jacques et les autres bénévoles en rient encore. Souvent, c’est bien plus calme. Quand les touristes demandent la spécialité du Luxembourg, Jacques leur sert une Käsewurst ou une Mettwurst : «Ils reviennent ensuite près de nous et nous disent un gros merci, c’était super. Et, ça, ça fait plaisir.»

À chacun sa tâche

Comme l’explique sa directrice, Robyn Wehles, le Minett Park est l’association qui chaperonne le Train 1900 et la Minièresbunn Doihl : «Nous nous occupons de tout ce qui est événementiel, communication, gestion quotidienne liée au travail des bénévoles.»

Le Train 1900 compte à peu près 50 bénévoles, dont 30 très actifs. «Les 20 autres viennent pour aider quand il y a des grands événements», comme la Convention Steampunk ou le Blues Express. La Minièresbunn Doihl compte moins de bénévoles : «Ils sont à peu près 25, dont une dizaine très actifs, présents tous les dimanches. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que pour faire circuler un train à vapeur, avec toutes les activités annexes et le bistrot, il faut au moins 12 à 15 personnes présentes chaque dimanche et jour férié. Et il y a aussi toutes les courses spéciales toute la semaine organisées pour les groupes, les entreprises, etc. Donc ça fait quand même une centaine de jours où il y a une activité. C’est vrai que les bénévoles, en été, sont très engagés pour faire circuler le train. Et en hiver, ils réparent et rénovent tout ce qui a été utilisé.»

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