Laurent Schwaller pilote chaque année l’organisation de la foire pour la Ville de Luxembourg. Un rêve de gosse pour cet architecte, fasciné depuis toujours par le monde forain.
Décamètre et bombe de peinture sous le bras, oreillette vissée sous la casquette : ces jours-ci, Laurent Schwaller arpente le Glacis en long et en large – jusqu’à 18 km en une journée! – pour placer les métiers qui arrivent les uns derrière les autres dans la capitale et veiller au respect du plan, au centimètre près.
Si c’est en tant que jeune architecte qu’il est entré à la Ville de Luxembourg, c’est à la tête du service Fêtes et marchés qu’il a choisi de poursuivre sa carrière, dans le sillage de son prédécesseur, Marc Weydert, qui l’avait pris sous son aile à force de l’avoir dans ses pattes sur le champ de foire.
Il faut dire que le coup de cœur de ce garçon pour la Schueberfouer – et tout ce qui touche aux fêtes foraines – ne date pas d’hier.
Petit déjà, il n’a d’yeux que pour les lumières et les manèges de la Schueberfouer. Une fois étudiant, il s’improvise webmaster en parallèle de ses cours et lance sa propre plateforme en ligne dédiée au monde forain – funfair.lu pour ceux qui s’en souviennent – qu’il nourrit d’infos exclusives et de reportages au fil de ses pérégrinations dans les foires d’Europe.
Gagnant peu à peu la confiance du milieu, en 2009, son mentor le propulse aux manettes du site web officiel, avant de lui remettre les clés de l’événement le plus populaire du pays, dix ans plus tard, au moment de partir en retraite.
Cette aventure, vous en rêviez, non?
Laurent Schwaller : À vrai dire, oui! J’ai réussi à faire de ma passion mon métier. Quand je travaillais au service Urbanisme, je m’arrangeais pour passer une tête à l’Office des fêtes, foires et marchés à l’époque, pour suivre la préparation de la foire.
Au fur et à mesure, on m’a laissé faire des propositions, j’ai pu travailler sur le plan, et quand l’occasion s’est présentée, j’ai pris la direction du service. J’ai toujours adoré la Schueberfouer, c’est aussi la raison pour laquelle je suis là, sur le terrain, et pas au bureau, à envoyer des mails.

Ce fan de la Fouer préfère nettement le terrain que le bureau et parcourt jusqu’à 18 km par jour au Glacis! (Photo : Fabrizio Pizzolante)
Les forains, vous les connaissez tous?
Oui, et c’est réciproque! Quand j’étais plus jeune et que je venais faire des photos pour mes articles, des contacts se sont créés et des liens amicaux se sont tissés. J’ai connu les parents, aujourd’hui les enfants prennent la relève…
C’est une grande famille et c’est un avantage de connaître leur métier, leur vie. Une relation de confiance mutuelle s’est établie, même si, au final, je dois parfois trancher, car c’est aussi mon rôle désormais.
Mais c’est bien plus qu’un job pour moi. Je reste disponible pour eux à n’importe quel moment, les soirs et les week-ends : je n’ai pas d’heures de fermeture! (Il rit).
Comment expliquer cet attachement tout particulier des Luxembourgeois à leur Fouer?
Je crois que c’est un mélange de plein de choses. À la Schueberfouer, on trouve des attractions, oui, mais on peut aussi venir manger en famille, boire un verre entre amis, il y a l’allée Scheffer et son petit marché…
La Fouer est un vrai point de rencontre, pour toutes les générations
C’est un vrai point de rencontre, et ce, pour toutes les générations. S’ajoutent un lien fort avec l’histoire de la ville et l’emplacement, qui joue beaucoup. Par exemple, à l’étranger, les villes où on observe ce même phénomène d’attachement sont celles qui organisent leur fête foraine ou leur kermesse au cœur de la cité.
C’est un critère essentiel : dès qu’une foire est repoussée vers l’extérieur du centre-ville, elle perd en attractivité.
La fréquentation atteint toujours 2 millions de visiteurs à chaque édition?
Oui, tout à fait. Ça varie un peu, mais à la fin des 20 jours de foire, on arrive environ à ce chiffre.
La Schueberfouer, c’est combien de temps de préparation? Combien de demandes chaque année?
Il nous faut un an. Là, par exemple, on est déjà en train de voir pour 2026 quels points sont à adapter, etc. Ensuite, on reçoit les candidatures, jusqu’au 30 septembre, et on analyse tous les dossiers soumis. On reçoit à chaque fois entre 500 et 600 demandes pour à peine 200 heureux élus.
Ces dernières années, ça reste constant, alors qu’en Allemagne, la tendance est à la baisse. Donc, on mesure à quel point Luxembourg reste un attrait, surtout pour les grands métiers. C’est directement lié à la Fouer et son public.
Comme on est très limité en surface, certains forains attendent des années avant d’obtenir une place. L’Alpina Bahn, les plus grandes montagnes russes transportables du monde, sera là : il faut avoir la place disponible pour l’accueillir.

Quelles seront les autres nouveautés phares?
On en aura beaucoup et aussi pas mal de retours. D’abord, un manège à sensation, l’Evolution, qui monte à 60 mètres de haut et tourne dans tous les sens, le Rio Rapidos, une attraction aquatique un peu différente des autres, avec des bouées rondes et une descente en rafting.
Les visiteurs profiteront du Mondlift, une roue qui se lève à la verticale pour des loopings à grande vitesse, très à la mode dans les années 1990. La tour de chute libre à 80 mètres Fortress Tower est déjà montée, avec un décor comme dans les parcs à thèmes. On aura aussi Airwolf qui sera de retour pour ravir les habitués.
En fait, de nos jours, il n’y a plus tellement de nouveaux métiers qui sortent, après une période où on allait toujours plus haut, plus loin. Cela engendre des frais très importants, donc ils sont un peu délaissés.
Je précise pour finir qu’on aura également plein de nouveautés à tester au niveau gastronomique : donuts, escalope viennoise dans des petits pains, falafels ou encore chalet du chocolat pour ne citer que ceux-là.
Rendez-vous du 22 août au 10 septembre
La Schueberfouer s’apprête à transformer à nouveau le champ du Glacis en une gigantesque fête foraine pour toute la famille. D’abord, il faudra couper le ruban : l’ouverture officielle, avec la marche des moutons et l’Harmonie municipale, aura lieu le 22 août à 17 h. La Fouer sera ouverte tous les jours de midi à 1 h du matin – les restaurants ouvriront dès 11 h.
213 établissements forains – dont 42 % de Luxembourgeois – seront présents cette année, avec un lot de nouveautés : Evolution, Mondlift, Rio Rapidos, Fortress Tower, Take Off et Der Polyp.
Pour se régaler, là aussi, il y aura du nouveau : Die Schnitzelhütte, Corndogs House, Falafel Taxi, Mini Donuts Factory et Chalet du chocolat.
Les grands retours à noter : Alpina Bahn, Airwolf, Transformer, Petersburger Schlittenfahrt, Wellenflug, Die Grosse Geisterbahn et Pirate.
Deux jours à tarif réduit
Le 27 août, une Journée familiale à tarif réduit permettra de profiter de prix réduits sur toute la foire sauf aux points de restauration, et le 3 septembre, une deuxième Journée familiale à tarif réduit proposera des offres spéciales aux restaurants, take-out et stands de confiseries cette fois.
Les 2 et 4 septembre, la mascotte Lämmy distribuera des «Fouerbichelcher» avec des tickets gratuits pour les attractions.
Après 20 jours, la Fouer se clôturera le 10 septembre à 22 h avec un feu d’artifice. Toute cette journée sera à demi-tarif sur l’ensemble du champ de foire aux établissements de jeux, entresorts et manèges.
N’hésitez pas à vous connecter sur le site web dédié pour voir la liste de tous les métiers, restaurants, snacks et bars, l’agenda avec les journées spéciales ainsi qu’une carte interactive et toutes les infos concernant les transports et les accès.