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L’assaut autoritaire

Pas plus tard que samedi, nous évoquions dans nos colonnes le fait que Donald Trump agissait tel un parrain mafieux. Hier, le président américain a franchi un nouveau palier dans sa volonté de transformer les États-Unis d’Amérique en un État autoritaire.

Au bout des six premiers mois de son second mandat, la presse internationale s’émouvait encore du fait qu’une ombre autoritaire planait sur Washington. Aujourd’hui, le doute n’est plus permis.

Pour la deuxième fois endéans quelques semaines, le président républicain a décidé de mobiliser des militaires dans les rues d’une ville américaine. Cela a été le cas à Los Angeles pour réprimer les manifestations contre des vagues d’arrestations d’immigrés. Ces rafles, souvent aléatoires et sans fondement légal, se poursuivent d’ailleurs, avec des déportations massives à la clé. Désormais, Donald Trump mobilise la Garde nationale pour «nettoyer» les rues de Washington.

L’état d’urgence est décrété alors que les faits de criminalité violente dans la capitale américaine ont atteint en 2024 leur niveau le plus bas en plus de 30 ans. Le président ne compte pas s’arrêter là.

Dans d’autres grandes villes considérées comme des bastions démocrates, des militaires pourraient bientôt débarquer. Le combat contre les opposants politiques prend une tout autre dimension.

En parallèle, des pressions sont exercées sur les responsables républicains de plusieurs États pour redécouper la carte électorale en leur faveur. Un sénateur républicain a même appelé le FBI à chasser les élus démocrates qui refusent de soutenir une telle mesure.

Il s’agit bien d’un assaut autoritaire. Qui pourra encore arrêter Donald Trump? Les «checks and balances», ce système constitutionnel de «freins et contrepoids», pour éviter toute dérive autoritaire, sont plus affaiblis que jamais.

L’opposition démocrate demeure largement inaudible, alors que seul un succès aux élections de mi-mandat, en novembre 2026, pourrait, peut-être, permettre de calmer les ardeurs du président. Et encore.

On sait que Donald Trump balaie d’un revers de la main les chiffres qui ne lui plaisent pas. Il n’en serait pas à son coup d’essai en matière de manipulation de scrutin. Sans oublier qu’il reste tenté de ne pas abdiquer en 2028, comme l’y oblige la Constitution.