Véritable symbole national, elle surplombe Luxembourg-ville : en pleine saison touristique, la Gëlle Fra voit défiler à ses pieds de nombreux visiteurs venus de toute l’Europe.
Au sommet de son obélisque, la «Dame dorée» veille sur la capitale et attire les regards depuis plus d’un siècle. Le monument et la place de la Constitution sont, en effet, un spot incontournable pour les photos souvenirs des touristes.
Nous leur avons demandé ce qui les avait amenés au Luxembourg et de nous donner leurs impressions sur le pays.
«Le Luxembourg est plus propre»

Jean et Katie, un couple de la Drôme venu passer des vacances à Thionville. Ils en profitent pour visiter Luxembourg.
«C’est un peu la tour Eiffel du Luxembourg, on la voit partout sur les cartes postales, sur des affiches», s’amuse Katie, venue de la Drôme avec son époux Jean. Le couple profite d’une journée à Luxembourg au milieu de son séjour de dix jours à Thionville.
«On sent que les Luxembourgeois se sont battus», ajoute Jean, touché par la richesse des symboles historiques. «On a de la famille en Suisse, un pays de taille comparable, et pourtant on remarque la différence d’impact des guerres.»
En quelques heures, les amoureux ont arpenté le Grund, visité l’église Saint-Jean et la cathédrale Notre-Dame, avant de suivre une visite guidée du Palais grand-ducal.
Le couple a d’ailleurs joué au «jeu des 7 différences» entre la France et le Grand-Duché : Katie conclut que le Luxembourg «est plus propre et mieux organisé».
Une jolie parenthèse
En tant que ville étape, Luxembourg accueille chaque jour des visiteurs venus des quatre coins de l’Europe, s’offrant une pause dans leur périple.
À l’image de Maria et Anna-Maria, originaires de Chypre : en vacances à Bruxelles, elles se dirigent vers l’Allemagne et la Forêt-Noire, et s’offrent ici une courte halte.
«On avait besoin de couper notre trajet, de se dégourdir les jambes, alors on s’est donné deux heures pour s’arrêter ici», explique Maria.
La place ornée de son monument doré les a interpellées. Elles poursuivront leur visite en se rendant aux casemates de la Pétrusse, curieuses de se plonger un peu plus dans l’histoire locale.

Maria et Anna-Maria, deux Chypriotes, profitent de la capitale durant deux heures pour se «dégourdir les jambes».
De son côté, Abdelghani, poète rifain venu du Maroc, découvre le Grand-Duché après un circuit en Allemagne. «Ma fille vit à Francfort, alors je visite les villes autour comme Cologne, Düsseldorf et ici.»
Il dit avoir été impressionné par le Palais grand-ducal, «très élégant, comme la ville». Pour lui, cette promenade marque une parenthèse de deux jours avant de se rendre en Belgique et de poursuivre son voyage européen.
Une bonne surprise pour Luke
Près du carrousel, quatre Anglais poursuivent ici un road trip qui a démarré dans le centre de la France. Ils sont remontés par la Suisse et les voilà qui bouclent leur séjour avec la Grande Région, avant le retour au pays via Calais.
«Je connaissais un peu la région, car j’étais venu en voyage scolaire. Mais jamais jusqu’au Luxembourg, donc je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre», confie Luke, le père de famille, en souriant.
Et la surprise fut bonne : la place d’Armes et surtout la cathédrale, qui semble remporter tous les suffrages, sont les deux lieux qui lui ont fait la plus forte impression.
«Ici, les marques historiques sont omniprésentes, il y en a bien plus qu’en Angleterre», observe Luke. La plupart des touristes s’accordent à dire qu’ils ressentent davantage que chez eux le poids du passé dans les différentes rues de Luxembourg.

Luke et sa famille s’arrêtent une journée entière à Luxembourg avant de repartir pour Calais, direction la Grande-Bretagne.
Place de la Constitution, tous les regards montent et s’accordent sur un point : cette statue dorée raconte une histoire qui dépasse les frontières. Un parfait prétexte pour se photographier en sa compagnie, un souvenir qui témoignera de leur passage au Grand-Duché.
Un monument partiellement reconstitué
Érigée en mai 1923, la Gëlle Fra est au départ un mémorial dédié aux Luxembourgeois qui ont combattu aux côtés des Alliés pendant la Première Guerre mondiale.
Conçue par le sculpteur luxembourgeois Claus Cito, elle se compose d’un obélisque de 21 m surmonté d’une statue dorée de 3,30 m. Cette statue représente un ange de la paix brandissant une couronne de laurier. À sa base figurent deux soldats de bronze.
En octobre 1940, durant l’occupation nazie, le monument est démantelé sur ordre allemand. La statue tombe et se brise. Les soldats en bronze sont, eux, miraculeusement sauvés. La base est reconstruite après la guerre, mais la Gëlle Fra reste introuvable… jusqu’en 1981.
On la découvre alors cachée sous les gradins de l’ancien stade Josy Barthel! Était-elle entière? Non. En effet, son gros orteil a été dérobé lors de sa démolition et appartient aujourd’hui à l’antiquaire Armand Wagner.
Entièrement restaurée, elle est replacée sur son obélisque en mai 1985 et est aujourd’hui dédiée au souvenir des Luxembourgeois qui ont combattu dans les guerres du XXe siècle.