Lucas Correia reprend sa saison, ce week-end, en D3 portugaise, à Sanjoanense, avec le costume de néo-pro ambitieux loin des galères hesperangeoises.

Première destination professionnelle : le Portugal. C’était une évidence?

Lucas Correia : Au Luxembourg, j’avais un peu fait le tour. Mes agents étant portugais, c’est ici qu’ils avaient des contacts. Pourtant, j’ai beau avoir mes origines au Portugal, j’ai eu peur d’avoir besoin d’un temps d’adaptation. Je parle la langue, mais ce n’est pas naturel non plus. Mes grands-parents habitent à Braga, à une heure de route. Donc tous mes jours de congés, je les passe chez eux. Ils sont contents et moi, ça me fait du bien de voir des visages connus. En fait, je devais déjà venir plus tôt à Sanjoanense, mais le Swift m’a bloqué. Là, comme on ne nous payait pas, j’ai pu casser mon contrat, mais Hesperange, quand il s’agissait de partir, avant, réclamait 50 à 60 000 euros me concernant. Ils ne nous payaient pas, mais ne nous libéraient pas non plus.

Cela a eu une incidence sur votre choix de club?

Ah ces deux années au Swift m’ont quand même fait grandir. Là, je retrouve le plaisir et le fait d’être dans un vestiaire sans penser aux problèmes. Mais mentalement, désormais, après le Swift, je suis prêt à tout affronter. J’ai quand même fait très attention où je signais et j’ai fait mettre des indications dans mon contrat que je n’aurais pas fait mettre avant, pour me protéger. Cette histoire m’a forgé.

J’ai pris deux kilos de muscles en six semaines

Arriver dans un championnat qui a repopularisé les tout petits gabarits, cela annule de facto toutes les stratégies que vous aviez développées pour exister dans une DN assez physique?

C’est impressionnant : quand tu arrives ici, d’un coup, tu n’es plus le seul petit. Aux séances, on est quatre, cinq, six comme moi. Cela ne m’était jamais arrivé au Luxembourg. On sent qu’ici, dans un vrai pays de foot, c’est un profil très apprécié. Ici, techniquement, tout le monde est à l’aise. Pas comme en DN. Mais j’arrive quand même à rester au-dessus du lot et ma qualité, je vais la mettre dans les un contre un parce que c’est encore assez rare pour être recherché par un coach. Je vais y mettre aussi de la dernière passe et des statistiques parce que je dois développer d’autres qualités pour rester au-dessus de la mêlée.

Avez-vous quand même dû évoluer, physiquement?

J’ai pris deux kilos de muscles en six semaines de préparation! Ici, le staff n’a pas rigolé! En même temps, c’est logique, ils sont argentins et colombiens.

Quels objectifs vous fixez-vous?

Je ne vais pas m’en mettre parce que cela aura tendance à m’obnubiler et contrarier mon jeu. Mais par rapport aux saisons précédentes, je veux être plus décisif, à commencer par tirer plus au but. Et cela va arriver, j’en suis sûr. J’ai l’impression que j’ai su faire mes preuves en préparation et que je devrais être titulaire pour la reprise.

La saison idéale, elle ressemblerait à quoi?

J’ai signé deux ans et l’idée de la montée est tellement dans les têtes ici que c’est inscrit dans le contrat. Les primes sont liées aussi à la montée. Là, je suis pro, je ne fais que ça et je pense que je n’ai pas atteint mes limites. J’aurais pu aller en D2, mais entre une D3 qui va jouer la montée et une D2 qui va lutter pour le maintien, dans laquelle je peux faire des différences avec mon style, le choix était évident. Mais il s’agit de la D3 du Nord la plus compétitive depuis très longtemps. Tous les ans, des joueurs partent par dizaines vers la D2 voire la D1. C’est le bon moment pour y être. J’ai des objectifs devant les yeux et cela ne m’était plus arrivé depuis longtemps.