La 59e édition du tour du Luxembourg à cheval s’élance ce samedi. Cette randonnée équestre est ancrée aussi bien localement que dans le cœur des participants et des bénévoles depuis des décennies.
Pas de panique si vous croisez un groupe de cavaliers tapis dans l’ombre des bois du nord-ouest du pays à partir de ce samedi et jusqu’au 14 août. Nul brigand ne vous importunera, au contraire même, puisqu’il s’agira de la joyeuse troupe du Tour de Luxembourg à cheval. Organisée par l’ASBL Luxembourg à cheval, cette randonnée équestre est un rendez-vous bien connu dans la région, puisqu’elle connaît cette année sa 59e édition.
À quelques jours du top départ dans le village de Mecher (commune du Lac de la Haute-Sûre), Ilona Balogh, la présidente de l’ASBL, avait encore le nez dans les papiers. «À partir de la liste des participants, je dois regarder quels jours ils seront là, où on les retrouve, s’ils sont là avec ou sans cheval, s’ils mangent au restaurant le soir ou s’ils sont végétariens», énumère-t-elle. «Ce sont des détails, mais beaucoup de travail. J’ai un document de trois pages pour cela.» C’est aussi elle qui se charge de planifier les arrivées de la petite troupe dans les communes afin d’y trouver un parking libre et qu’il est possible de clore pour installer des paddocks temporaires. Toute une organisation mais pas de quoi l’empêcher de dormir pour autant : «J’ai l’habitude, je fais cela depuis 38 ans.»

Une longévité de 58 années
Si le tour perdure depuis sa première édition en juillet 1967, c’est principalement grâce à la succession d’équipes de bénévoles engagées de longue date comme Ilona Balogh. «Cela fait des années que nous avons une belle équipe qui travaille sur le tour», tient à souligner la présidente. C’est, par exemple, le cas des guides qui cherchent chaque année des sentiers afin de composer un circuit propre à chaque édition. «Ce sont des gens qui prennent leurs week-ends afin de regarder, à cheval, à vélo ou à pied, les chemins que l’on peut choisir pour aller d’une localité à l’autre, en évitant le plus possible la route.»
Une fois le parcours validé par le ministère de l’Environnement, afin d’éviter les zones naturelles protégées, l’ASBL Luxembourg à cheval contacte les administrations communales pour qu’elles accueillent les participants et surtout leurs montures. Sur ce point, la longévité du tour et de ses bénévoles est un avantage. «Après autant d’années, il y a beaucoup de gens qui nous connaissent, donc ce n’est pas compliqué de trouver de la place. Les administrations sont très flexibles et on trouve toujours une solution», raconte-t-elle. Même chose avec les agriculteurs locaux, «qui sont toujours très sympas et disponibles» lorsqu’il leur est demandé du foin pour les chevaux.
«Un petit marathon» de six étapes
Cette année, le tour se décompose en six étapes allant de Mecher à Beckerich, soit environ 25 kilomètres quotidiens que les cavaliers réaliseront en quatre ou cinq heures. «C’est comme un petit marathon», illustre la présidente, qui insiste donc sur le bien-être des chevaux face à cet effort physique non négligeable. «Ce n’est pas un parcours de cinq minutes, les chevaux ont la selle sur le dos pendant cinq heures, donc il faut faire attention et tout contrôler chaque jour.»
Pour ce faire, des consignes très claires sont transmises aux participants, qui ne peuvent d’ailleurs pas être des débutants. Outre l’exigence d’un certain niveau pour le cavalier, le cheval doit répondre à plusieurs conditions : être doté d’une bonne forme physique, être correctement ferré pour la randonnée, avoir été vacciné, être entraîné à la randonnée ou encore être prêt à subir un changement d’alimentation.
Participer au tour complet nécessite donc une bonne préparation. De moins en moins de gens peuvent en faire état, selon Ilona Balogh. «Ce qui a changé par rapport au début, c’est qu’il y a moins de gens qui font le tour complet, parce qu’il faut être entraîné et entraîner le cheval.»
Des cavaliers fidèles au tour
En dépit de ces consignes sérieuses, le tour reste «six jours de vacances et de plaisir avec son cheval, ce n’est pas une compétition du tout». La recette connaît toujours un beau succès, puisqu’ils sont toujours autant à y participer selon les organisateurs. «Pour le départ, samedi, on aura 25 chevaux et 28 le lendemain. Il y a toujours du monde le week-end, car les gens n’ont pas besoin de prendre de congés.»
Les jours suivants, ils devraient être entre 11 et 16 cavaliers, auxquels s’ajouteront leurs proches qui peuvent marcher à leurs côtés et participer aux repas. Que l’on soit à cheval ou à pied, l’ambiance pastorale du tour produit son charme, d’après les retours des participants. «Les gens adorent la balade, les repas et les discussions le soir. Et quand c’est fini, ils disent qu’ils ont déjà hâte d’être au prochain», se réjouit-elle. «Certains y ont participé avant de partir à l’université et souvent ils reviennent quand ils ont fini leurs études et participent parfois avec le même cheval qu’avant, c’est beau.» Comme le symbole de cette belle harmonie entre les participants, ces derniers se retrouveront un jour après la fin du tour, le 16 août, pour un dîner de clôture à Bridel.
L’occasion, sûrement, d’évoquer la prochaine édition qui sera marquée de nostalgie pour certains, puisqu’il s’agira de la 60e édition, «une édition spéciale avec des surprises que l’on dévoilera plus tard», annonce Ilona Balogh.

Les six étapes du tour
Samedi : Mecher – Lultzhausen
Dimanche : Lultzhausen – Lultzhausen
Lundi : Lultzhausen – Bilsdorf
Mardi : Bilsdorf – Bilsdorf
Mercredi : Bilsdorf – Préizerdaul
Jeudi : Préizerdaul – Beckerich