CONFERENCE LEAGUE L’avant-centre de Differdange a dépassé, jeudi soir, Omar Er Rafik au classement des attaquants les plus prolifiques de l’histoire en Coupe d’Europe.

L’affaire lui a quand même arraché quelques sourires. Au milieu de la déception d’une défaite qui compromet concrètement les espoirs de qualification, Samir Hadji n’a pas pu faire comme si son doublé, qui lui assure la stature de patron des attaquants du Luxembourg sur la scène européenne, était un détail. Seize buts, ce n’est pas rien. Quatre avec le Fola, huit avec le F91 et, déjà, quatre de plus en cinq rencontres avec le FCD03, qui ne doit pas regretter de l’avoir fait venir : c’est lui qui maintient l’espoir vivace, aujourd’hui.

«Le record, ce n’était pas l’objectif principal de la soirée, recadre-t-il. Mais maintenant qu’il est atteint, j’aimerais bien distancer Omar Er Rafik.» Pas pour la forme, mais parce que ce serait bon signe s’il y parvenait depuis Tallinn. Cela augmenterait en effet logiquement les chances de franchir l’obstacle.

Mais Hadji y voit beaucoup de restrictions, après la désillusion subie au Parc des sports. «C’est exactement comme contre Drita (NDLR : défaite sur le même score de 2-3 au 1^er tour retour de Ligue des champions). On fait des erreurs derrière alors que ce n’est pas infamant non plus de balancer un ballon.» C’est d’autant plus facile à dire que c’est quand Ventura n’a pas eu d’autre choix que d’allonger que lui a pu dévier le ballon qui lui a permis, en bout d’action, d’égaliser à 1-1.

Si je marquais sur chaque action, je ne serais pas au Luxembourg

Son doublé, au moins, lui permet de partir avec un ascendant psychologique sur la défense adverse, au retour. Mais, estime-t-il, «ils m’attendront plus. Alors à moi d’être intelligent et de m’en servir pour créer des espaces. Ils resteront costauds dont il faudra qu’on se crée des occasions. Aujourd’hui (NDLR : jeudi), certains ont eu un peu la tête dans le guidon et n’ont pas toujours cherché les meilleures solutions».

À commencer par lui-même, qui s’est retrouvé seul face au gardien, aux six mètres, de manière très surprenante et s’est fait contrer de justesse par le pied de Vallner? «J’y ai réfléchi pendant le match. J’aurais peut-être dû contrôler. Ou mettre un pointu. Je ne peux pas marquer à chaque occasion, sinon, je ne serais pas au Luxembourg.»

Un nouveau doublé (qui serait son cinquième au niveau européen) ne serait quand même pas du luxe, à Tallinn. Il pourrait laisser entrevoir une suite et donc lui permettre de battre un autre record, celui du nombre de matches européens disputés pour un joueur de champ. Il sera à 42 à l’issue du duel de Tallinn, à une longueur de Tom Schnell. Mais ce record-là l’indiffère, même s’il est directement lié à son obsession du moment : passer. «Et là, c’est toujours du 50/50.»