C’est tranquillement assis en terrasse que des clients de Post ont découvert qu’ils étaient coupés du monde. Ou presque. Le 23 juillet, le principal opérateur de télécommunications du pays a été victime d’une cyberattaque qui a entraîné une panne massive de l’ensemble de ses réseaux.
Le grand public a pu prendre conscience de sa vulnérabilité numérique. Sans réseau fixe ou mobile, pas moyen de payer avec une carte bancaire, pas moyen de travailler à l’aide d’un ordinateur connecté, pas moyen d’enregistrer les bagages à l’aéroport, pas moyen de téléphoner et – le pire – pas moyen de joindre les services de secours.
Heureusement, la panne n’a duré que quelques heures. Mais quel aurait été le scénario si une large partie du Luxembourg s’était retrouvée hors ligne pendant plusieurs jours? Visiblement, le pays n’est pas encore suffisamment armé pour faire face à de telles cyberattaques, qui risquent d’augmenter en fréquence, en ampleur et en gravité.
On sait entretemps que Post n’est pas le seul opérateur à avoir été mis hors-jeu. Le 25 juillet, Orange France a, lui aussi, été confronté à une cyberattaque.
En Belgique, l’opérateur Proximus a connu une double panne, les 23 et 28 juillet, mais renvoie vers de «simples» problèmes techniques. Rebelote au Luxembourg, où un «incident technique» a causé une panne de réseau chez l’opérateur Tango, qui fait partie du groupe Proximus.
Une cyberattaque est formellement exclue. Pour être complet, rappelons la panne, due à une «défaillance technique», qui a touché, également fin juillet, les clients des opérateurs britanniques EE et BT.
Même si seuls Post et Orange confirment avoir été victimes de cybercriminels, ces pannes, intervenues à quelques jours d’intervalle, ont de quoi interroger. Mais les dangers numériques guettent non seulement les opérateurs, mais aussi les simples citoyens.
Au moins une soixantaine de clients de la BIL sont tombés sur un site imitant celui de la banque luxembourgeoise et ont perdu gros. Le préjudice s’élève à 550 000 euros.
De ces arnaques en ligne, on ne verrait aujourd’hui que la «pointe de l’iceberg», avance l’ULC. Un effort collectif est nécessaire pour enfin avancer sur le chemin vers la résilience numérique.