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[Football] Le RFCU continue en Europe : «Je ne sais pas si je suis le porte-bonheur»


(Photo : fern konnen/editpress)

LIGUE DES CHAMPIONS DAMES La Française Célia Rigaud, qui compte 75 % de victoires sur la scène continentale depuis son arrivée depuis Metz, vient de se qualifier avec le RFCU pour le 2e tour, en marquant une fois à chaque match.

Un but contre l’AEK Athènes (5-3 ap), un autre contre Riga (2-1)

Deux buts inscrits en deux matches de cette importance, pour une défenseuse, cela relève quasiment du miracle, non?

Célia Rigaud : Pour une défenseuse… disons que ça va. Mais vous savez, ce sont des buts inscrits sur des phases arrêtées (NDLR : sur penalty contre l’AEK), alors j’ai juste à essayer d’être bien placée quand c’est sur coup franc ou corner. Je monte régulièrement, mais sur le match contre Riga, je n’étais pas censée le faire. La coach m’avait juste dit de le faire quand j’étais vraiment sûr de pouvoir le faire. Là, sur mon but, je lui ai demandé et j’ai bien fait. Mais je pense que je peux continuer au prochain tournoi. Je ne me mets aucune restriction.

Ces deux matches qui vous expédient au second tour, qu’en gardez-vous?

De la fatigue! Il y a l’enchaînement de deux rencontres très rapprochées, la prolongation, une usure physique et mentale. Quand le corps ne voulait plus, la tête a dû prendre le relais. Surtout au premier match, contre l’AEK Athènes. On a couru pour arracher l’égalisation et aller aux prolongations, mais quand elles sont arrivées… on est vraiment passées par toutes les émotions. Je pense, personnellement, que c’est même plus beau que l’Euro U19 que j’ai joué avec la France.

Élodie Martins dit que ce n’est pas un exploit.

Je pense qu’elle a raison. Il y a une forme de logique dans notre qualification. On est toutes là, ensemble, pour tenir un objectif, avec solidarité.

Le bilan de Célia Rigaud en Ligue des champions, pour le moment, c’est trois victoires pour une seule petite défaite. Vous êtes le porte-bonheur du club?

Je ne sais pas si je suis le porte-bonheur du club, mais si c’est le cas, je veux bien le rester. Parce que ce bilan… ça va!

Quand, comme vous, on a affronté le Paris Saint-Germain ou Lyon, en championnat de France avec Metz, ce genre de rencontre, c’est plus simple à aborder?

Alors oui, avec Lyon ou Paris, qui sont vraiment très au-dessus de ce niveau, c’est beaucoup plus dur physiquement parce qu’on ne voit pas la balle. Mais les matches européens, ça reste compliqué, même si on se fait beaucoup plus plaisir dans le jeu.

L’Europe, c’est plus stressant que d’affronter Cascarino, Katoto ou Hegerberg

Les attaquantes des Bleues, Delphine Cascarino ou Marie-Antoinette Katoto, la Ballon d’or norvégienne Ada Hegerberg, vous les avez toutes eues en face de vous. Quand on a affronté ça, tout ne paraît donc pas bien plus simple?

Ce sont des stars du foot féminin. Un autre monde. On les affronte en essayant de se dire que ce sont des joueuses lambda, mais avec elles, il faut tout anticiper, être beaucoup plus au marquage. Je les ai toutes jouées et être en face… c’est très fatigant. Pourtant, c’est quand même plus stressant, l’Europe, que de les affronter elles. Parce qu’en championnat, on sait qu’il y a un match la semaine d’après. L’Europe, si on sort, c’est fini.

Quel est le niveau du RFCU par rapport à ce que vous avez connu en France?

Difficile à dire. Milieu de D2? Haut de classement en D3?

Dans ces conditions, avez-vous déjà atteint un cap difficilement dépassable? Ou vous partirez en Albanie, dans trois semaines, avec l’ambition d’aller plus haut?

On va tout faire pour passer et s’en donner les moyens. Pas parce que c’est un rêve, mais parce que c’est faisable.