Aucune trace de discernement. Aucune volonté de reconnaître ses erreurs. Aucune prise de conscience. La réaction de Gerson Rodrigues à son exclusion de la sélection nationale de football en dit long. «Ils peuvent m’écarter, salir mon nom… mais jamais éteindre ma flamme. Le terrain parlera pour moi. Blessé par les mots, porté par la haine, mais guidé par Dieu et le travail (…) Ils sont nombreux contre moi? Tant mieux (…) Ma communauté, elle, marche avec moi», a-t-il lancé sur son compte Instagram. Faut-il rappeler le «Seul Dieu peut me juger» lancé dans la foulée de sa condamnation en appel à 18 mois de prison avec sursis, notamment pour violences conjugales?
Au plus tard après ces actes, il n’était plus tolérable de le voir évoluer avec les Rout Léiwen. La Fédération luxembourgeoise de football (FLF) a pourtant décidé de tergiverser, en dépit d’une levée de boucliers, courant juin, de la société civile et du monde politique. Le couperet est tombé hier. Enfin. Gerson Rodrigues et l’équipe nationale, c’est fini. Du moins pour la campagne qualificative à venir. «Aucune porte n’est fermée», s’empresse de préciser Paul Philipp, le président de la FLF. Sa gestion malheureuse de ce dossier brûlant confirme qu’il est, lui aussi, incorrigible.
En tout état de cause, l’affaire Gerson Rodrigues a causé d’importants dégâts. Pour le joueur, qui n’a jamais réussi à pleinement exploiter un talent qui est incontestable. Les deuxièmes chances qui lui ont été offertes sont innombrables. Il n’en a jamais profité. Sa cote de popularité, en premier lieu auprès des jeunes fans, n’en a pas souffert. Jusqu’au mois de juin. Le dommage subi par la FLF est encore plus important. L’atteinte à la liberté de la presse, avec la mise à l’écart d’un de nos journalistes, a été suivie de nombreux autres faux pas. Le tout à un moment où le soutien à la sélection avait atteint des sommets. L’exclusion de Gerson Rodrigues ne suffira pas à redorer le blason des Rout Léiwen. L’enjeu des matchs qualificatifs à venir sera de taille. Une campagne convaincante est nécessaire, et même souhaitable pour l’équipe et le sélectionneur sortant Luc Holtz, qui, malgré son travail à succès, complète le tableau des acteurs incorrigibles dans cette triste saga.