Un couple de Français installé à Luxembourg se lance un défi audacieux : faire naître la toute première salle de surf du pays, entre passion, persévérance et innovation.
Le Luxembourg, future terre de surf ? Non, ce n’est pas un fantasme issu de la rédaction du Quotidien, mais bien une idée qui trotte dans les têtes de Valentin Degenève et Jéromine Farat depuis maintenant trois ans.
Ce couple de Français, installé voilà plus de huit ans dans la capitale luxembourgeoise, bataille depuis 2022 pour mettre au point une structure inédite au Grand-Duché : du surf en salle.
«Trop bien d’avoir ça au Luxembourg»
À 31 ans, Valentin rêve de «créer quelque chose» à lui, un projet qui a du sens. En vacances à Grenoble avec sa compagne, il découvre une salle de surf. Le coup de foudre est immédiat.
«J’ai adoré les sensations, c’était incroyable. J’ai directement voulu refaire une séance.» L’idée germe dans sa tête et ne le quitte plus : «Ce serait trop bien d’avoir ça au Luxembourg!»
Durant près d’un an, les deux compères commencent donc à mettre en place leur projet. Quelle est leur idée concrète, quels seront leurs fournisseurs, comment trouver de l’argent pour financer tout cela… «On commence de zéro, vraiment. On présente les prémices du projet à nos proches et à d’autres entrepreneurs pour avoir des conseils», relate Valentin.
120 000 déjà récoltés
Un travail qui les mène directement à une première grosse étape : créer une levée de fonds en ligne, pour trouver des investisseurs et démarrer concrètement les choses.
C’est ainsi qu’ils vont récolter 120 000 euros, entre septembre et décembre 2024, grâce à une cinquantaine de contributeurs. Un montant qui leur permet de mettre le pied à l’étrier, pour de bon. Même s’il faudrait encore bien plus pour répondre à leurs exigences.
Un lieu «de standing»
Car au-delà du simple concept de «vague», Valentin et Jéromine souhaitent créer un lieu de vie complet, avec notamment un restaurant et des salles modulables pour fêter des événements ou faire venir des entreprises.
Un lieu «de standing», qui correspond au marché luxembourgeois. «Nous voulons que ce soit un lieu de rencontre pour les passionnés de surf aussi. On veut créer une émulation», souligne l’autoentrepreneur, des paillettes dans les yeux, en nous montrant les premiers visuels de son projet… gardés précieusement au chaud pour le moment.
En recherche de sponsoring
Valentin et Jéromine voient les choses en grand. Si leur projet se déroule sans accroc, ils souhaitent que le «360 indoor surf» devienne un incontournable pour les entreprises du pays.
Salles de réunion, team building, mais aussi espace de publicité… «Nous sommes ouverts aux entreprises qui veulent nous sponsoriser», glisse le Français dans un sourire.
La prochaine étape? Trouver un financement, une banque qui accepte de sauter le pas avec eux. «Si nous arrivons à convaincre une banque luxembourgeoise, ce serait génial. Nous voulons vraiment nous implanter localement, tout créer au Luxembourg de A à Z», explique encore Valentin, qui s’apprête à signer un bail pour un local de 700 m² situé à Foetz, correspondant à «80 % à ce qu’on recherche».
La «vague», haute de deux mètres, demande en effet une forte puissance électrique. Il sera donc nécessaire d’effectuer quelques travaux dans la structure, «l’adapter à nos besoins», pour que le couple puisse y développer son petit bébé.
Plus motivés que jamais
«On espère une ouverture pour l’été 2026, si tout va bien», souffle le jeune entrepreneur, «plus motivé que jamais», malgré les difficultés.
«On y arrivera, je suis à 100 % certain de ça, lance Valentin. Le plus dur jusqu’ici, ça a été de montrer qu’on était crédible. Notre objectif n’est pas de devenir millionnaires, juste de créer quelque chose qui n’existe pas encore aujourd’hui au Grand-Duché. On a appris au fur et à mesure, on trouve toujours des solutions. Ce n’est pas facile, mais il faut tenter!»
C’est quoi le surf en salle?

Le surf indoor est une activité qui permet de pratiquer le surf à l’intérieur d’un bâtiment, grâce à des installations conçues pour créer des vagues artificielles. C’est une alternative au surf traditionnel en mer, accessible toute l’année, quels que soient le climat ou la proximité de l’océan.
«C’est accessible à tous. On parle davantage de glisse que de vrai surf, parce que vous êtes constamment accompagné et, surtout, on maîtrise les éléments. Cela permet de travailler son équilibre, son appréhension de l’eau par exemple. L’idée est de donner envie de pratiquer le vrai surf en mer!», détaille Valentin.