Dialogue et pragmatisme. Ce sont les deux piliers de la politique agricole que compte mener Martine Hansen. Au bout de 20 mois, elle peut tirer un premier bilan intermédiaire positif.

La lune de miel entre la ministre et les acteurs de terrain semble s’être transformée en mariage solide. La clé a certainement été de miser dès le départ sur un échange étroit et constructif avec le monde agricole et viticole. Le Landwirtschaftsdësch a permis de remettre les choses à plat, après des mois de tensions.

Même si la levée de boucliers n’était pas aussi importante au Luxembourg que dans d’autres pays européens, nos agriculteurs ont eux aussi mis la pression sur le camp politique pour les soulager en matière d’obligations environnementales et réglementaires.

De premières adaptations ont déjà pu être mises en œuvre, «dans le consensus», comme le souligne Martine Hansen dans l’interview qu’elle nous a accordée. Il reste à trouver le bon équilibre, surtout dans le domaine de la protection de l’environnement et dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Les agriculteurs sont les premiers à souligner l’importance d’une nature saine pour exercer leur métier. Certains ont cependant tendance à vouloir aller trop loin dans l’allègement de leurs obligations. Le gouvernement et sa ministre de l’Agriculture ont tout intérêt à maintenir un niveau de protection suffisamment élevé en matière environnementale.

Car le bilan, notamment en ce qui concerne la réduction des gaz à effet de serre, est moins glorieux que le ministre de l’Environnement veut le faire croir . Le Mouvement écologique étrille plus globalement la politique menée par l’exécutif conservateur-libéral. Il reste donc bien du chemin à parcourir.

A priori, Martine Hansen, ingénieure agronome de formation, est bien positionnée pour continuer à aller de l’avant sans devoir craindre un clash majeur. Elle a, contrairement à plusieurs de ses collègues, réussi à cultiver un vrai dialogue avec ceux qui sont les premiers concernés par sa politique.

Rien n’est toutefois acquis. Le bras de fer sur le prochain budget européen pour l’agriculture ou la mise en œuvre de l’accord de libre-échange Mercosur constituent des défis majeurs. Le mariage va-t-il rester aussi solide?