Le chapitre IV de la Constitution est intitulé «De la Chambre des députés». L’article 62 de la loi suprême énumère ses trois principales attributions : elle représente le pays, exerce le pouvoir législatif et contrôle l’action du gouvernement. Pour être plus précis : la Chambre est le premier pouvoir du pays. Sans l’appui d’une majorité de députés, le gouvernement ne peut pas… gouverner.
Depuis plusieurs mois, les partis de l’opposition se plaignent néanmoins d’un manque de respect de l’exécutif conservateur-libéral envers le Parlement. Encore vendredi, déi Lénk et son député Marc Baum ont fustigé l’absence de volonté de la ministre de la Sécurité sociale de fournir, dans le délai réglementaire d’un mois, des chiffres sur l’assurance pension.
«Un député a droit à une réponse à ses questions dans un délai raisonnable, même si cette réponse dérange le gouvernement», martèle le parti dans un communiqué. Auparavant, déi gréng ont dénoncé, dans le même contexte, le refus de fournir certains documents. Le LSAP figure parmi les partis qui critiquent le Premier ministre pour le veto opposé à un partage avec la Chambre des dernières propositions mises sur la table dans le cadre des négociations tripartites en cours.
Dresser des bilans intermédiaires des tractations avec les partenaires sociaux n’est pas pratique courante, mais le Parlement est bien celui qui statue, en fin de compte, sur les décisions prises entre gouvernement, syndicats et patronat.
Sven Clement (Parti pirate) s’était, lui, offusqué que le ministre de la Fonction publique lui ait reproché, en séance plénière, d’avoir posé une question orale «tendancieuse et manipulatrice».
Le CSV et le DP ont, dans la foulée, refusé de voter une motion de l’opposition réunie appelant le gouvernement à faire preuve de davantage de respect envers la Chambre. Un signe que les élus de la majorité restent encore trop souvent un «simple bureau d’enregistrement» de l’exécutif.
«J’essaye de créer (…) un climat et des conditions de travail où (…) chacun dispose des informations nécessaires, où majorité et opposition puissent jouer leur rôle l’un comme l’autre», défendait, lundi dans nos colonnes, le président de la Chambre, Claude Wiseler. La «mission» qu’il s’est fixée est loin d’être accomplie.