D’autres opérateurs ont connu, fin juillet, des pannes de réseau. Orange France est le seul à confirmer une cyberattaque. Des problèmes techniques sont évoqués en Belgique et au Royaume-Uni.

Les clients de Post Luxembourg n’ont pas été les seuls, pendant quelques heures, à ne plus pouvoir utiliser leur réseau mobile (5G, 4G). Le 23 juillet dernier, plus d’accès à internet et de grandes difficultés pour téléphoner. Une cyberattaque a eu pour conséquence que les usagers ne pouvaient même plus joindre le 112 et le 113, un incident majeur qui est cependant resté sans conséquences pour des personnes en situation d’urgence.

Lors de la réunion convoquée en urgence des commissions parlementaires en charge de l’Économie, des Affaires intérieures et de la Digitalisation, le député Ben Polidori (LSAP) a figuré parmi ceux qui ont attiré l’attention sur des pannes de réseau similaires à celle subie par Post, dans trois autres pays européens : France, Belgique et Royaume-Uni. «Ce serait un énorme hasard si ces attaques ne seraient pas liées», notait jeudi l’élu socialiste.

Dans les faits, seule la panne qui a frappé Orange France, le 25 juillet, est officiellement mise en lien avec une cyberattaque. Dans un communiqué, l’opérateur – également présent au Luxembourg – précise que l’attaque visait «un de ses systèmes d’information», avec à la clé une perturbation des services pour une partie de ses «clients entreprises» et pour «quelques services grand public principalement en France».

«À ce stade des investigations, aucun élément ne laisse penser que des données de nos clients ou d’Orange auraient été exfiltrées», ajoute le groupe de télécommunications, dans un communiqué diffusé lundi. Il s’agit d’une parallèle avec l’attaque dont a été victime Post. Orange a également déposé plainte et alerté les autorités compétentes. 

L’identité des pirates informatiques à l’origine de l’attaque n’est pas connue, ni en France, ni au Grand-Duché. Le site de sécurité «Bleeping Computer» signale toutefois les «similitudes avec d’autres cyberattaques visant des opérateurs télécoms au niveau mondial», et qui seraient liées au groupe de cyberespionnage chinois «Salt Typhoon».

En Belgique, l’opérateur Proximus a connu une double panne, les 23 et 28 juillet. Les premiers à être privés de réseau mobile étaient les clients qui se trouvaient à l’étranger. Il n’y a, en revanche, eu aucun problème pour passer des appels et envoyer des SMS. «La panne a été causée par des problèmes survenus lors d’une intervention technique planifiée sur la plateforme d’itinérance», informe Proximus.

Une cyberattaque n’est également pas évoquée pour expliquer la panne survenue lundi et qui «a causé des perturbations pour une partie de nos clients, tant sur l’internet fixe que mobile». L’origine de cette panne serait liée à «un problème sur un routeur internet», comme ce fut le cas chez Post.

Au Royaume-Uni, finalement, une panne a mis hors jeu des milliers de clients des opérateurs de EE et de BT. Encore une fois, les réseaux de téléphonie mobile et fixe n’étaient plus opérationnels. «Certains clients ont signalé des difficultés à passer des appels au 999 (NDLR : le 112 britannique)», informe la BBC. Une «défaillance technique» aurait provoqué l’incident.

«Les schémas d’attaque en Europe deviennent plus sophistiqués, plus ciblés et sont de plus en plus adaptés localement», explique Lieven Van Rentergem, experte en sécurité chez la société spécialisée Check Point Software, citée sur le site du journal Le Soir. «Au deuxième trimestre (2025), ce ne sont pas les fuites massives (de données) qui dominent, mais bien les attaques silencieuses qui permettent d’accéder à des réseaux (…)», poursuit-elle.