Les combats se poursuivent et s’étendent même à la frontière des deux pays. Une rencontre cruciale doit avoir lieu ce lundi.
La Thaïlande affirme que des discussions auront lieu lundi en Malaisie avec le Cambodge, après que les combats entre les deux pays sont entrés dimanche dans leur quatrième jour. Les dirigeants thaïlandais et cambodgien ont assuré samedi qu’ils étaient ouverts à un cessez-le-feu au cours de conversations téléphoniques distinctes avec le président américain Donald Trump mais, depuis, ils s’accusent mutuellement d’entretenir les hostilités et de tenir un double langage.
Les deux royaumes traversent l’épisode le plus sanglant dans leurs relations depuis 2011, lié au tracé contesté de leur frontière commune. Les échanges de tirs, notamment d’artillerie, et les frappes aériennes ont fait, depuis jeudi, au moins 34 morts et provoqué le déplacement d’environ 200.000 personnes.
Bangkok a annoncé dimanche soir que le Premier ministre thaïlandais par intérim Phumtham Wechayachai allait se rendre lundi en Malaisie, dans ce qui pourrait constituer sa première rencontre avec son homologue khmer Hun Manet, également attendu.Les discussions ont pour objectif d’«écouter toutes les propositions» et de «rétablir la paix», a dit le Bureau du chef du gouvernement thaïlandais dans un communiqué. Phnom Penh n’a pas encore réagi à cette annonce mais Hun Manet, pendant son entretien avec M. Trump, a rappelé que le Cambodge «approuvait la proposition d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel.»
Le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim a proposé dès jeudi son aide en tant que médiateur, la Malaisie occupant cette année la présidence tournante de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) dont la Thaïlande et le Cambodge sont membres.
Dimanche, la Thaïlande et le Cambodge ont signalé des échanges de tirs d’artillerie dès 4 h 30 près de temples contestés où les premiers affrontements ont éclaté jeudi. Bangkok a commis des «actes d’agression délibérés et coordonnés», a affirmé la porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, Maly Socheata, dénonçant les «mensonges» et les «faux prétextes» des Thaïlandais, coupables d’«invasion illégale» à ses yeux.
Le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a évoqué de son côté des «tirs d’artillerie lourde» de l’armée cambodgienne sur des «maisons de civils» dans la province de Surin. «Toute cessation des hostilités est impossible tant que le Cambodge fait preuve d’un manque flagrant de bonne foi et continue de violer de manière répétée les principes fondamentaux des droits humains et du droit humanitaire», a mis en garde la diplomatie thaïlandaise.